Un baptême
d'esprit et de feu
Les signes de la venue (Lc
3,10-18)
Autres lectures: So
3,14-18a ; Es
12 ; Ph
4,4-7
Il est important de dégager deux caractéristiques
importantes de l'invitation au changement que Jean Baptiste lance
à ses auditeurs. D'abord il les invite à l'action.
La conversion n'implique pas seulement une modification de la pensée,
des sentiments et de la volonté. Les convertis doivent aussi
adopter des comportements menant à une plus grande justice
sociale. Par la suite, le prophète incite les gens à
une action qui s'adapte aux modalités concrètes de
leur existence. Le percepteur d'impôt, le publicain, fera
la volonté de Dieu en arrêtant de s'enrichir malhonnêtement.
Les soldats respecteront l'Alliance en cessant d'extorquer de l'argent
aux plus vulnérables.
Le prophète Isaïe avait
annoncé que le Messie aurait le pouvoir de juger les humains.
Dans la deuxième partie de l'évangile d'aujourd'hui,
Jean Baptiste suit son prédécesseur et reprend cette
prophétie. Il affirme que celui qui vient baptisera dans
l'Esprit Saint et dans le feu. Au fil des siècles, plusieurs
érudits ont associé le feu à l'Esprit Saint
en se rappelant les langues de feu de la Pentecôte. Une autre
interprétation semble plus indiquée si on juxtapose
l'Esprit et le feu à l'image du vanneur. Cet ouvrier agricole
sépare le bon grain de la paille qui sera brûlée.
L'Esprit Saint qui sanctifie serait le lot du bon grain, symbolisant
les gens qui auraient été baptisés par le Messie.
Dans la même symbolique, la paille jetée au feu représenterait
les non-baptisés. Le baptême constitue donc un jugement
qui a des répercussions éternelles. Apportons quelques
précisions.
Le terme « baptiser »,
à l'époque du Baptiste n'avait pas le sens strictement
rituel qui est accepté aujourd'hui. Une personne plongée
dans une suite d'événements qui provoquait sa conversion
était considérée comme baptisée. Accepter
ou refuser dans son coeur le plus puissant qui vient serait donc
une forme de baptême. Durant l'Avent, l'Église incite
ses membres à dépasser la conversion prêchée
par Jean Baptiste. Suivre Jésus va au-delà de la simple
bonté envers le prochain. Les croyants et les croyantes doivent
parvenir au stade de la foi en faisant du Christ, du Messie, l'unique
motivation de leur vie. En méditant la Bonne Nouvelle d'aujourd'hui,
les gens sont conviés à réfléchir à
leur spiritualité. Est-ce qu'ils se considèrent comme
des non-baptisés indifférents ou refusant le Christ?
Sont-ils en préparation ou arrivés au stade de la
foi?
Benoît Lambert
Source: Le Feuillet biblique,
no 1819. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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