Venez
divin Messie!
L'entrée triomphale à Jérusalem (Mc
11,1-10)
Autres lectures: Es 50,4-7; Ps 21; Ph 2,6-11;
Mc 14,1-15,47
L'entrée de Jésus à Jérusalem semble
un récit sans symbolique particulière. Les spécialistes
de l'Écriture sainte ont vite découvert que plusieurs
éléments du texte livraient un message religieux:
le Messie, le libérateur annoncé par les prophètes,
arrive dans sa ville.
L'organisateur
de l'événement
Marc montre que Jésus met
au point certains détails de son arrivée à
Jérusalem. Il ordonne aux disciples d'aller chercher un ânon.
Jésus sait où se trouve l'animal et il devine la réaction
des gens qui verront les disciples prendre la bête. En arrivant
sur un ânon, Jésus réalise une prophétie
de l'Ancien Testament (Za 9,9)
et répond aux attentes des habitants de Jérusalem.
Cette connaissance anticipant les événements démontre
la grandeur du personnage qui va entrer dans la capitale d'Israël.
L'ânon
Jésus a donc choisi d'entrer
à Jérusalem sur un ânon. Marc précise
que cet animal n'a jamais été monté. Ce détail,
anodin à première vue, recèle une dimension
insoupçonnée. La bête va accomplir une fonction
sacrée. L'homme que l'animal va transporter relève
du domaine de Dieu. En effet, dans l'Ancien Testament, une bête
qui n'a pas travaillé est souvent utilisée pour des
fins religieuses (1
S 6,7; Nb
19,2; Dt
15,19). En choisissant un ânon inutilisé, Jésus
affirme son appartenance à la sphère divine.
Une entrée
royale
Les gens de Jérusalem accueillent
Jésus en l'acclamant et en déposant des manteaux et
des feuillages sur son passage. Ce rituel est présent dans
l'Ancien Testament (2
R 9,13). Il existe aussi dans les sociétés influencées
par la culture grecque. C'était l'accueil réservé
à un roi qui visitait une ville. Par leurs gestes, les habitants
de Jérusalem expriment qui est Jésus pour eux: un
nouveau roi envoyé par Dieu pour les délivrer. Cependant
cette libération est spirituelle. Les Juifs envisageaient
plutôt une délivrance politique et économique.
Cette incompréhension mènera le Christ jusqu'à
la croix. Au début de la Semaine Sainte, les chrétiens
et les chrétiennes sont conviés, comme les gens de
Jérusalem, à acclamer leur Sauveur.
Benoît Lambert
Source: Le Feuillet biblique,
no 1793. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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