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Cinquième dimanche de Carême - 9 avril 2000
 

Du nouveau, vraiment?

La mort du Fils de l'homme (Jn 12,20-33)
Autres lectures : Jr 31,31-34; Ps 50; Ép 5,7-9

 

Les gens qui ont vu surgir la Bible vivaient dans une société relativement stable. Les modes de fonctionnement évoluaient assez peu d'une génération à l'autre. Il était alors plus facile de s'émerveiller d'une transformation, d'une rupture bienfaisante avec la routine ou le prêt-à-penser. C'est sur cet arrière-fond conformiste qu'éclatent l'oracle de Jérémie, la gloire de Jésus dans l'évangile et son rôle d'incontournable intermédiaire vers le salut éternel dans la deuxième lecture.

     À l'occasion de l'Année jubilaire, voilà autant d'invitations à renouer avec la nouveauté définitive introduite par Jésus pour la qualité de notre relation avec Dieu. Depuis pratiquement deux mille ans, Jésus est l'indispensable passerelle entre notre humanité et la divinité. Il est notre chance de vivre dans toute sa puissance l'alliance nouvelle proclamée par Jérémie. Cette alliance se base sur une connaissance profonde, intime de Dieu. Elle laisse intervenir le centre de décision de chaque membre du peuple de Dieu.

      Ne nous limitons donc pas au charme agricole de la micro-parabole du grain qui meurt. Bien sûr, cette brève image conteste notre manie de tout limiter à notre orgueilleuse personne. Mais l'expérience relatée ne correspond pas tellement aux préoccupations quotidiennes de la majorité des auditeurs de la Parole. Les personnes qui vivent en milieu urbain seront fascinées par le reste du texte évangélique. Ses considérations sont très urbaines : mise en contact des personnes, relations solides et fructueuses, intégration, participation à la gloire... On croirait entendre les propos d'un chef d'entreprise qui stimule ses travailleurs à participer aux succès de l'organisation!

      Il y a cependant une condition pour que Jésus agisse comme agent d'intégration à l'alliance nouvelle. C'est l'obéissance. Chez nous, c'est un terme à connotation négative. On soupçonne d'obéir les seules personnes qui n'ont pas assez de colonne vertébrale pour mener leur existence à leur convenance. Selon la culture biblique, l'obéissance est la source d'une vie fructueuse, riche en relations profitables. L'obéissance à la personne dont on dépend pour trouver une place dans la société traduit la réalité de l'être-ensemble. Voilà du nouveau pour les individus qui jouent à fond les cartes de la culture nord-américaine. Leur isolement n'est certainement pas le projet de Dieu. Leur détresse a déjà trouvé une solution dans l'obéissance de Jésus. Il est, lui, le dernier mot de Dieu, une parole éternellement nouvelle.

Alain Faucher, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1792. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Le Fils Sauveur