Le commandement
de l'amour
L'image de la vigne et des branches (Jn 15,9-17)
Autres lectures: Ac
10,25-26.34-35.44-48; Ps 97; 1
Jn 4,7-10
Le chapitre 15 de l'évangile de Jean aborde la question
des relations entre Jésus et ceux qui font partie du cercle
de ses intimes. Trois aspects sont développés: les
disciples (vv. 1-8); les amis (vv. 9-17); les témoins (vv.
18-27). La lecture liturgique de ce dimanche présente le
deuxième volet de ce triptyque.
La pensée de Jésus
s'articule autour de deux énoncés : vous êtes
mes amis si vous faites ce que je vous demande (v. 14) et ce
que je vous commande, c'est: de vous aimer les uns les autres
(v. 17). Présenté ainsi, le raisonnement a l'air simple
: l'amitié avec Jésus dépend de l'obéissance
au commandement de l'amour mutuel. En fait, la question est plus
complexe parce que l'affection des disciples les uns pour les autres
prend sa source en Dieu lui-même et mène vers Dieu.
Amour
pour amour
Si on demande à quelqu'un
quel est l'enseignement le plus caractéristique de Jésus,
il y a de bonne chance qu'il cite une des formes de ce qu'on appelle
le commandement de l'amour. Pourtant, dans la vie quotidienne, on
entend dire que l'amour ne se commande pas, qu'il doit naître
spontanément de l'attirance entre les personnes. Qu'en est-il
de ce commandement paradoxal?
Jésus commence par affirmer
que le point de départ de tout amour se situe dans le Père,
car lui-même aime les siens comme il est aimé par son
Père: Comme le Père m'a aimé, moi aussi
je vous ai aimés (v. 9). L'initiative vient donc de Dieu
et se manifeste dans la personne de Jésus. La même
idée revient plus loin, lorsque Jésus affirme que
c'est lui qui a choisi ses disciples (v. 16).
La réponse à cet amour,
c'est évidemment aussi l'amour. Parce qu'ils se savent aimés
de Dieu et aimés de Jésus, les disciples doivent demeurer
dans l'amour (cf. vv. 9-10), ce qui n'est pas une attitude passive
mais, au contraire, un engagement total qui peut aller jusqu'au
don de sa vie (cf. v.13). Cette communion dans l'amour est source
de joie (cf. v.11). Ce n'est pas pour rien que les anciens
Pères de l'Église mettaient la tristesse au nombre
des péchés capitaux: comment être triste si
on se sait aimé de Dieu et si on essaie de répondre
à cet amour?
Les amis
de Jésus
Cette expression a été
rendue populaire par les manuels d'enseignement religieux. En fait,
dans l'évangile, elle signifie beaucoup plus qu'un groupe
d'amis réunis autour d'un chef. Jésus ayant transmis
à ses disciples tout ce dont le Père l'avait chargé,
peut les appeler ses amis (vv. 14-15). Cette promotion n'est pas
qu'une récompense, c'est en même temps une mission
: les amis de Jésus, en vivant l'amour comme Jésus
Lui-même l'a vécu, doivent porter un fruit qui demeure
(v. 16).
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1799. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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La voilà la jolie vigne!
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