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Cinquième dimanche de Pâques B - 21 mai 2000
 
« La voilà la jolie vigne »

L'image de la vigne et des branches (Jn 15,1-8)
Autres lectures: Ac 9,26-31; Ps 21; 1 Jn 3,18-24

 

On se souvient peut-être de cette chanson du terroir français, véritable ode à la vigne, qui se terminait par ces mots : « La voilà la jolie vigne au vin, la voilà la jolie vigne! » Pour nous, au Québec, la ritournelle évoquait une réalité qui ne faisait pas partie de notre paysage. Il en était de même pour l'image de la vigne dans la Bible. Mais, depuis lors, les choses ont changé...

     J'ai parcouru, l'automne dernier, la route des vins dans les Cantons de l'Est (Sud-ouest du Québec). Parcours modeste, bien sûr, mais instructif et impressionnant. En voyant les étendues de vignes aux ceps noueux, en admirant les grappes juteuses et les paniers lourds de fruits, en m'émerveillant devant la fierté du vigneron, j'ai mieux saisi que ce qui fait la force des sarments, c'est le cep. Ce qui réjouit le vigneron, c'est la réalisation des promesses de la vigne. J'ai pris conscience que tout se tenait : terre appropriée, soins attentionnés, plants vigoureux, fruits généreux, fête en la demeure.

Émondage

      En tant que chrétiens et chrétiennes, nous sommes greffés sur le Cep qui est le Christ. Et cela depuis que notre terre a été fertilisée par l'eau du baptême. Le Seigneur a été généreux à notre égard. Nous avons été comblés des grâces les plus insignes. Aussi, le Vigneron n'espérait que des fruits dignes de ses soins et de ses tendresses. Le rêve de la récolte anticipait la joie de la fête.

      Mais l'arbre fruitier, qu'il soit vigne ou pommier, doit passer par l'émondage, car sa fécondité en dépend. Il doit accepter de souffrir pour rassasier les autres. Ainsi en est-il du baptisé appelé à nourrir le monde en lui apportant la Bonne Nouvelle. Ce dernier doit vivre le dépouillement, abandonner des sécurités, laisser tomber des certitudes pour suivre Jésus de plus près. Ces exigences font partie du plan de Dieu.

La fête peut avoir lieu

      Les vendanges sont la récompense du vigneron. Les cageots sont légers quand les porteurs songent au vin capiteux dont les grappes sont la promesse. C'est pourquoi le refrain est déjà sur les lèvres bien avant le pressage : « La voilà la jolie vigne au vin, la voilà la jolie vigne!  ». Notre Père, ce tendre vigneron, se fait lui aussi une fête de nous accueillir. Il n'a, comme Jésus, qu'un désir : nous revêtir de la robe des invités, nous passer l'anneau au doigt et nous offrir les sandales de la danse (Luc 15, 22) afin de nous rendre dignes d'entrer dans la salle du banquet. Partager éternellement sa joie, une joie parfaite, sera notre récompense.

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1798. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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