« La
voilà la jolie vigne »
L'image de la vigne et des branches (Jn 15,1-8)
Autres lectures: Ac
9,26-31; Ps 21; 1
Jn 3,18-24
On se souvient peut-être de cette chanson du terroir français,
véritable ode à la vigne, qui se terminait par ces
mots : « La voilà la jolie vigne au vin, la voilà
la jolie vigne! » Pour nous, au Québec, la ritournelle
évoquait une réalité qui ne faisait pas partie
de notre paysage. Il en était de même pour l'image
de la vigne dans la Bible. Mais, depuis lors, les choses ont changé...
J'ai parcouru, l'automne dernier,
la route des vins dans les Cantons de l'Est (Sud-ouest du Québec).
Parcours modeste, bien sûr, mais instructif et impressionnant.
En voyant les étendues de vignes aux ceps noueux, en admirant
les grappes juteuses et les paniers lourds de fruits, en m'émerveillant
devant la fierté du vigneron, j'ai mieux saisi que ce qui
fait la force des sarments, c'est le cep. Ce qui réjouit
le vigneron, c'est la réalisation des promesses de la vigne.
J'ai pris conscience que tout se tenait : terre appropriée,
soins attentionnés, plants vigoureux, fruits généreux,
fête en la demeure.
Émondage
En tant que chrétiens et
chrétiennes, nous sommes greffés sur le Cep qui est
le Christ. Et cela depuis que notre terre a été fertilisée
par l'eau du baptême. Le Seigneur a été généreux
à notre égard. Nous avons été comblés
des grâces les plus insignes. Aussi, le Vigneron n'espérait
que des fruits dignes de ses soins et de ses tendresses. Le rêve
de la récolte anticipait la joie de la fête.
Mais l'arbre fruitier, qu'il soit
vigne ou pommier, doit passer par l'émondage, car sa fécondité
en dépend. Il doit accepter de souffrir pour rassasier les
autres. Ainsi en est-il du baptisé appelé à
nourrir le monde en lui apportant la Bonne Nouvelle. Ce dernier
doit vivre le dépouillement, abandonner des sécurités,
laisser tomber des certitudes pour suivre Jésus de plus près.
Ces exigences font partie du plan de Dieu.
La fête
peut avoir lieu
Les vendanges sont la récompense
du vigneron. Les cageots sont légers quand les porteurs songent
au vin capiteux dont les grappes sont la promesse. C'est pourquoi
le refrain est déjà sur les lèvres bien avant
le pressage : « La voilà la jolie vigne au vin,
la voilà la jolie vigne! ». Notre Père,
ce tendre vigneron, se fait lui aussi une fête de nous accueillir.
Il n'a, comme Jésus, qu'un désir : nous revêtir
de la robe des invités, nous passer l'anneau au doigt et
nous offrir les sandales de la danse (Luc
15, 22) afin de nous rendre dignes d'entrer dans la salle du
banquet. Partager éternellement sa joie, une joie parfaite,
sera notre récompense.
Ghislaine Salvail, SJSH
Source: Le Feuillet biblique,
no 1798. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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