Vin nouveau
et joie pour les croyants
Jésus
et le jeûne (Mc 2,18-22)
Autres lectures : Os 2,16-17b.21-22
; Ps 102 ; 2 Co 3,1b-6
Jésus aimait participer à des fêtes entre amis.
Mais il a aussi invité à sa table les pécheurs
et les mendiants, les estropiés et les éclopés.
Jean le Baptiste appelait les pécheurs à la conversion;
Jésus, lui, s'est identifié à eux. Il s'allongeait
avec eux à la table (Luc 7, 38- 39; 13, 25) pour partager
la nourriture, mais plus encore leurs préoccupations et leur
vie. Dans ses agapes peu compliquées, il y avait de la sympathie
et de l'encouragement, de la joie et de l'espoir. On était
à l'aise et en sécurité; on se sentait accepté
malgré l'ignorance, on se voyait pardonné de ses péchés.
Bien des peurs se dissipaient, bien des soucis s'allégeaient,
le fardeau d'impureté pesait moins lourd.
Être
avec l'époux
Jésus, profondément
libre, accueille ceux et celles qui n'avaient pas de respectabilité
aux yeux de plusieurs groupes influents de la société;
il libère les plus misérables. On pressent la désapprobation
des Pharisiens. C'était inimaginable qu'un prophète
ait une semblable attitude; c'était proprement scandaleux
et hors norme. On ne tarda pas à le voir comme « un
glouton » ou un « jouisseur » (Luc 7, 34).
Avec Jésus, tout ne relève
pas du seul principe du bon sens, ou de la pratique commune. On
ne met pas de vin non encore fermenté dans des outres dures
et raides. Ce serait incongru et désastreux. Oui, avec Jésus,
surgit de l'inédit. On expérimente joie et liberté.
Être en sa compagnie, c'est vivre un événement
aussi joyeux qu'un mariage. Un auteur contemporain a observé
judicieusement que si les disciples de Jésus ne jeûnaient
pas, cela témoignait «de l'impossibilité existentielle
d'être triste en compagnie de Jésus».
Le temps
du Ressuscité
Le temps d'après la résurrection
est celui où les disciples expérimentent « la
brûlure d'une absence », celle du Bien-Aimé et,
en ce sens, on peut parler d'un jeûne spirituel, intérieur,
mais l'Esprit a été donné. Il est là
pour inspirer les humains à vivre pleinement des alliances
entre eux. Il est là agissant dans les coeurs pour instaurer
du neuf, c'est-à-dire, des rapports de tolérance et
de respect, de justice et de solidarité. L'édifice
à construire, où le fort ne l'emporte pas sur le faible,
est un projet d'envergure. Il faut du courage et du souffle... Le
souffle du Dieu vivant.
Julienne Côté, CND
Source: Le Feuillet biblique,
no 1786. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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