Je
te salue Marie
Jean,
témoin de la lumière (Lc 1,26-38)
Autres
lectures : 2 Sm 7,1-5.8b-12.14a.16 ; Ps 88 ; Rm 16,25-27
Comment trouver les mots pour dire le mystère
incroyable d'un Dieu qui se fait homme? Il y a, bien sûr,
le mode du discours théologique qui essaie de rendre compte
de cette réalité qui, de toutes manières, dépasse
nos catégories habituelles. Il y a le mode du récit
que saint Luc a choisi dans son évangile.
Pour le faire,
l'évangéliste dispose, dans l'Ancien Testament, d'un
certain nombre de modèles: promesse de Dieu à David
concernant sa descendance, annonces de naissances, récits
de vocation. En puisant assez librement dans ce répertoire,
il fait plus que s'épargner la tâche de composer un
récit entièrement neuf; il suggère l'interprétation
des événements racontés.
La promesse
de David
La promesse faite
autrefois au roi David d'une descendance qui régnerait pour
toujours sur le peuple élu, avait alimenté l'espérance
des Israélites. En précisant que Joseph, le futur
époux de Marie, est un descendant de David (v. 27),
en reprenant, à propos de l'enfant à naître,
certains éléments importants de cette promesse (vv.
32-33), Luc indique clairement que, dans la naissance de Jésus,
Dieu va réaliser enfin ce qui était promis et attendu
depuis si longtemps.
L'annonce
de la naissance
Dans la tradition
biblique, lorsque Dieu annonce une naissance prochaine, c'est que
l'enfant à naître aura un rôle particulier dans
la réalisation du projet du salut. L'intervention de l'ange
avertit le lecteur qu'il s'agit d'une initiative de Dieu. Ayant
choisi de venir habiter pleinement au sein de l'humanité,
Dieu prend les moyens de réaliser son projet: la naissance
de Jésus est le résultat de l'action de Dieu lui-même,
conjointe au consentement de Marie.
Lorsque Luc met
par écrit les récits de la naissance et de l'enfance
de Jésus, il y a déjà cinquante ans à
peu près qu'ont eut lieu les événements fondateurs
de la foi nouvelle, la mort et la résurrection. Celui dont
Luc veut faire connaître l'origine n'est pas « l'enfant
Jésus » mais le Seigneur ressuscité. Si Dieu
est intervenu pour sauver Jésus de la mort et le faire participer
à sa gloire, il était déjà intervenu
aussi dans son entrée dans le monde par sa naissance: de
Marie. Les deux mystères s'appellent et se complètent:
le ressuscité est vraiment un homme, appartenant à
cent pour cent à l'humanité; et le Fils de Marie est
en même temps le Seigneur qui sera élevé dans
la gloire du Père.
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1776. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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