Rachel et Léa (photos © Dikla Laor)
Les femmes de la Bible sous l’objectif de Dikla Laor
Sylvain Campeau | 16 mars 2020
Une photographe israélienne propose un regard artistique sur plusieurs personnages féminins de la Bible hébraïque. Ses photographies ne cherchent pas à s’approcher de l’authenticité historique. Leur composition rappelle plutôt l’art de la Renaissance et de l’époque baroque : les gestes dramatiques des modèles, leurs costumes colorés donnant une emprise au souffle du vent, les éclairages éblouissant de début ou de fin de journée, font penser à des œuvres des grands maîtres de la peinture.
Si le point de départ est la Bible, l’artiste s’inspire aussi du midrash, l’interprétation juive des Écritures, des commentateurs modernes et parfois de la poésie. En d’autres termes, un long travail de recherche et de préparation précède chacune des séances de photographie. Aucun détail n’est laissé au hasard. L’artiste planifie tout à l’avance : le lieu précis de la mise en scène, le moment dans l’année et dans la journée, le détail des costumes qu’elle confectionne elle-même, les gestes qui sont proposés aux modèles lors de la séance, etc.
Esther
Les photos sont prises en Israël, à l’extérieur, dans les hauteurs du plateau du Golan où Dikla Laor vit avec sa famille depuis 2005. Elle préfère fixer les séances de photographie pendant la période de l’année où la terre et la végétation sont un peu brûlées. Le décor s’estompe ainsi et permet de mettre en valeur les couleurs des costumes et d’attirer le regard sur les personnages féminins mis en scène.
Ce projet a été lancé en 2013 et plus d’une cinquantaine de personnages ont été traités au moment d’écrire ces lignes. Certaines femmes sont très connues comme Ève, Sarah, Léa et Rebecca. Mais d’autres, beaucoup moins connues, ont retenu l’attention de l’artiste : « Chacune est une figure avec une histoire ; même des personnages apparemment secondaires qui ne sont mentionnés que par leur nom ou par celui de leur père, se voient accorder une place dans les histoires de nos sages, où ils reçoivent corps et contexte. Il n’y a pas de mots ‘gaspillés’ dans la Bible ; si une femme est mentionnée, elle a un sens. »
Les photos sont disponibles sur le site web de la photographe et sont accompagnées du passage biblique qui a servi de point de départ à sa recherche. Comme elle travaille toujours sur ce projet, la recherche se poursuit et on verra apparaître dans les prochaines années de nouvelles figures bibliques.
Diplômé en études bibliques (Université de Montréal), Sylvain Campeau est responsable de la rédaction.