(photo © Wisam Hashlamoun/Flash90)
Le poisson de la basilique de la Nativité
Sylvain Campeau | 20 janvier 2020
Sur le sol de la basilique de la Nativité à Bethléem figurent les cinq lettres grecques formant le mot Ichtys (poisson). Il ne s’agit pas d’une découverte récente mais les tesselles qui reproduisent le mot ont été restaurées dans le cadre des récents travaux de l’église par la société italienne Piacenti.
Si le mot n’évoque rien pour vous, il faut savoir que dans les premiers siècles de l’Église, l’écriture du mot poisson en grec est un acrostiche : chacune des lettres est l’initiale d’un mot et ces mots forment une phrase : Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur.
L’inscription se trouve dans la nef centrale, à l’angle gauche, à proximité de la grotte de la Nativité. Elle est au centre d’un motif géométrique du plancher constantinien. On peut y voir une véritable confession de foi où le Christ est identifié au symbole du poisson.
À la suite d’un tremblement de terre survenu au siècle dernier, une importante section du sol de la basilique a été soulevée révélant des mosaïques byzantines. Le Département des antiquités palestiniennes a alors entrepris des fouilles en 1932 et 1934 pour dégager ces mosaïques et un plancher surélevé a été construit pour les préserver. Mais aucun travail de restauration n’a été fait à cette époque.
C’est en 2013 qu’un important chantier de restauration a été entrepris dans l’ensemble la basilique [1]. Pendant cinq ans, des employés de la société Piacenti ont fait un travail minutieux au sol, sur chacune des tesselles (les morceaux de mosaïque), pour retrouver un état proche de leur éclat d’origine. On parle ici d’un plancher couvrant une surface d’environ 250 m2 où il est possible d’observer des motifs géométriques et floraux aux couleurs rouge, jaune, bleue et noire désormais vives. Des panneaux de bois recouvrent toujours les mosaïques mais ils sont amovibles et certains sont enlevés lors des visites guidées.
Diplômé en études bibliques (Université de Montréal), Sylvain Campeau est responsable de la rédaction.
[1] Pour un aperçu du travail effectué, voir : « Les mosaïques constantiniennes », Terre Sainte magazine 659 (janvier-février 2019) 30-31.