Langage symbolique et Apocalypse
Andrea Spatafora
Namur/Paris, Lessius (Le livre et le rouleau), 2016, 188 p.
Le livre de l’Apocalypse n’a probablement jamais été aussi populaire qu’aujourd’hui. Il nous fascine par son étrangeté et son mystère. Andrea Spatafora nous propose d’étudier le langage symbolique de l’Apocalypse. Il s’agit d’une traduction française de Language and the Apocalypse paru en 2008 chez Novalis. L’auteur est professeur à l’Université Saint-Paul à Ottawa.
Le résultat est un livre à la fois agréable à lire et bien documenté. Les nombreuses notes de bas de page montrent qu’il se destine à des lecteurs qui n’en sont pas à leur première exploration du sujet.
Avant d’entrer dans l’analyse du livre biblique, le premier chapitre explore ce que les théories du langage permettent de comprendre des symboles en général. À la différence du signe, le symbole est ambigu, il laisse de la place pour un riche éventail de significations. Distinct du langage rationnel, le langage symbolique est un excellent outil pour un discours visant l’intériorité ou la transcendance.
Après avoir bien situé le langage symbolique, l’auteur explore quelques thèmes de l’Apocalypse : Dieu, le Christ, le mal et le salut. L’étude proposée est plus littéraire qu’historique. Elle se situe comme une réflexion théologique à l’intérieur de la tradition catholique.
On ne peut pas tout dire dans un livre, mais celui-ci aurait pu donner un peu plus de place aux interprétations féministes, impériales, postcoloniales qui peuvent être importantes pour interpréter l’Apocalypse, mais qui ne sont pas abordées ici.
Bien mené, je recommande ce livre à ceux et celles qui veulent explorer les symboles de l’Apocalypse dans une réflexion théologique. Au contraire des films d’Hollywood, ce livre replace Dieu au centre de l’Apocalypse.