L’eros un chemin vers Christ-Sophia
Approches bibliques et théologiques
Christophe Gripon
Paris/Montréal, Mediaspaul, 2016, 240 p.
Dans mon intérêt pour le côté insolite de la Bible, j’aime beaucoup souligner les éléments sexuels des récits de la Bible. Dès que j’ai vu le titre de ce livre, je me suis dit que j’allais me régaler à la lecture de celui-ci. Et… je n’ai pas été déçu.
Christophe Gripon est professeur de physique à l'École nationale de chimie, physique et biologie (ENCPB) et il est diplômé de l’Institut catholique de Paris et de l’École des langues et civilisations de l’Orient ancien. Son parcours scientifique lui donne peut-être une rigueur dans sa façon de travailler avec la Bible.
Ce livre est assez audacieux puisqu’il tente de trouver une façon contemporaine de traiter d’une figure du féminin divin en contexte chrétien. Son point de départ, une lecture érotique de l’hymne à la Sagesse (Pr 8,22-31) pour, par la suite, associer au Christ cette figure féminine de la sagesse. L’objectif est de proposer le Christ-Sophia comme un reflet masculin et féminin pouvant susciter l’attraction des hommes et des femmes dans une spiritualité marqué par la sexualité.
Après une première moitié de livre exégétique, la deuxième se tourne vers la théologie en passant par des auteurs comme Christos Yannaras et Pierre Teilhard de Chardin. J’ai bien aimé la distinction entre la théologie érotique ou pornographique. Selon Gripon, les théologiens qui pensent exercer « un pouvoir sur la Vérité et sur l’Autre au point d’en épuiser le mystère » sont dans une logique pornographique, fondée sur le désir de tout voir, de s’accaparer violemment l’autre et son secret. Alors qu’il propose une façon érotique de faire théologie. C’est-à-dire que la révélation divine est un dévoilement. Dieu se révèle en se cachant se qui attise le désir du croyant à vouloir mieux le connaître. « La théologie est nécessairement érotique parce que l’Autre dont elle parle se dérobe constamment, ou encore se dévoile en se cachant » (p. 96).
Ce livre offre une abondance de notes et de références pour satisfaire les lecteurs universitaires. D’ailleurs, la réflexion exégétique théologique pourrait sembler un peu complexe pour un lecteur néophyte.