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ISBN : 978-2873242985
Pour situer le lecteur, neuf cartes simples et claires indiquent les lieux importants de chaque époque. Un « Tableau chronologique » et un « Glossaire » complètent ce panorama précis, qui constitue une excellente mise au point des résultats obtenus par les recherches récentes. Pour replacer dans le temps et dans l'espace les différentes traditions bibliques, ce modeste ouvrage s'impose comme un instrument très utile.
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Histoire d'Israël des origines à la période romaine
Luca Mazzinghi
Traduit de l'italien par Yann Piriou et Guy Vanhoomissen
Bruxelles, Lumen Vitae ; Montréal, Novalis (Écritures, 11), 2007, 200 p.
La Bible s'inscrit dans un cadre historique. Le message qu'elle propose n'est pas une sagesse hors du temps, mais il s'incarne dans des événements entourés de contextes précis, qui précisent leur signification. Ils sont peu nombreux malheureusement les lecteurs de la Bible qui en connaissent exactement les personnages et les lieux.
Même lorsqu'on est familier avec l'histoire du salut, on la considère trop souvent d'une manière simpliste, comme si les textes bibliques équivalaient à des instantanés des événements et des personnages. Mais certains diront : « Est-ce que la Bible dit la vérité? » Oui! mais c'est une vérité théologique, une « histoire sainte », qui interprète, qui réactualise et qui montre l'unité des événements historiques que Dieu dirige vers le salut de l'humanité. Les auteurs inspirés de la Bible n'ont pas écrit pour « informer », mais pour « former » et éduquer. On oublie qu'un fait brut, qui n'est pas interprété, n'a pas de signification.
Il reste que tout lecteur sérieux désire connaître les faits historiques pour mieux évaluer et apprécier l'interprétation que la Bible en donne. Dans ce but, l'histoire et la géographie du Proche-Orient ancien, dans lesquelles le monde biblique a évolué, permettent de confronter les événements interprétés par la Bible avec d'autres données, de mieux les comprendre ou même de les contester. Durant plus de deux cents ans, soit depuis le début du XIXe siècle, nombre de documents et de découvertes archéologiques ont précisé et, parfois, modifié notre vision de l'histoire biblique. Des revues et des ouvrages spécialisés, peu accessibles au grand public, présentent ces données nouvelles. Aussi un précis, offrant une mise à jour de nos connaissances présentes, rend un précieux service à tout lecteur de la Bible.
Les étapes du pèlerinage
En quelques pages, ce modeste livre décrit une randonnée se déroulant sur plus mille ans. Quelques brèves indications situent d'abord « Le pays de la Bible ». Avant d'aborder l'histoire, il est opportun de clarifier les « Problèmes de méthode », concernant les données extrabibliques (documents et archéologie) et l'interprétation biblique de l'histoire. Mais où commence cette histoire d'Israël, à quelle date? Aucune information extérieure nous permet de contrôler l'interprétation théologique de la Bible pour les débuts. Toute tentative de reconstruire les étapes précédant l'époque de la monarchie s'avère fragile. Aussi les histoires récentes d'Israël refusent de s'avancer sur ce terrain mouvant. Le problème des origines est l'une des questions les plus difficiles et les plus débattues de l'histoire d'Israël.
Les pressions extérieures, surtout la force militaire des Philistins, expliquent l'initiative de rassembler les forces d'Israël autour d'un roi. La monarchie en Israël est un phénomène éphémère et secondaire, qui dure à peine un siècle, pour aboutir rapidement au schisme entre le nord et le sud. Cette monarchie israélite ressemble aux autres monarchies du Proche-Orient, sauf son caractère sacré dans le royaume de Juda. Le roi, choisi et oint par Dieu, rattache le peuple à son Seigneur, mais la plupart des souverains succombent à la tentation du pouvoir. Les prophètes dénoncent leurs crimes et leurs injustices, mais ils ne rejettent jamais l'idéologie royale. Une fois disparue pour toujours à l'Exil, la monarchie survivra, sublimée dans l'eschatologie messianique.
Après l'Exil, le rétablissement d'Israël dans sa patrie se réduit à une modeste province de l'empire perse. La majorité des Juifs vivent dispersés en dehors de la Judée. Cette dispersion explique l'insistance des réformes de Néhémie et d'Esdras sur la centralisation du culte et sur la pureté de la race pour protéger l'unité religieuse et culturelle, à défaut d'unité politique et nationale.
Avec la période hellénistique, les documents abondent pour nous renseigner sur l'affrontement entre les Ptolémées et les Séleucides, la persécution d'Antiochus Épiphane, la révolte des Maccabées et la dynastie asmonéenne. Jérusalem et le Temple s'imposent comme le centre du Judaïsme, mais la Diaspora de langue et de culture grecques prend de plus en plus d'importance.
La période romaine enserre le ministère de Jésus. La rivalité entre les deux descendants asmonéens, Aristobule et Hyrcan II, ouvre la voie à Pompée, qui entre à Jérusalem en 63 av. J.-C. Depuis cette date jusqu'à l'année 135 après J.-C., la Palestine subit des changements dramatiques de régimes politiques. Deux révoltes contre la domination romaine (66 à 74 et 132 à 135) s'avèrent désastreuses pour les Juifs, qui sont obligés de se disperser hors de la Terre promise.
Jean-Louis d'Aragon, SJ
Bibliste (Montréal)
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