Le monde de Narnia décrypté
Philippe Maxence
Paris, Presses de la Renaissance, 2005, 281 p.
Cet essai permet de mieux saisir la démarche et loriginalité
de C.S. Lewis, auteur des Chroniques de Narnia, et de comprendre
les symboles de cette oeuvre magistrale. Les trois parties de ce livre
assure une certaine maîtrise de lunivers de Narnia.
La première partie se veut essentiellement
un résumé de la vie et du parcours littéraire de
C.S. Lewis. Au premier chapitre, nous apprenons que Lewis sest
converti au christianisme après une longue réflexion sur
le sens et la portée des mythes. Lewis réalise que :
« lhistoire du Christ est un mythe, un mythe véritable
mais qui a eu véritablement lieu. » (p. 40) Le
second chapitre traite de lamitié qui a lié Lewis
à Tolkien et relève des similitudes entre les Chroniques
de Narnia et le christianisme même si Lewis lui-même
navait pas souhaiter établir une allégorie aussi
stricte. Quant aux troisième chapitre, lauteur explore
les multiples voies de lecture des Chroniques : selon lordre
de rédaction ou chronologique des récits. Bien que les
deux ne sexcluent pas mutuellement. P. Maxence considère
que lordre chronologique offre de multiples avantages sur le plan
de la cohérence narrative.
La seconde partie traite de la logique
littéraire et du parcours narratif des Chroniques et explore
les parallèles chrétiens quon peut y trouver. Maxence
y développe son hypothèse : les Chroniques de
Narnia, dans lensemble de loeuvre, sont centrées
sur Aslan, figure christique allant de la création de Narnia
à son apocalypse. P. Maxence examine différents thèmes
chrétiens comme le mal ou le « sacrifice »
dAslan. Quant à la troisième partie, lauteur
a élaboré un dictionnaire des noms et des lieux des Chroniques
de Narnia qui permet détablir des points de repères
dans la complexité du mythe créé par Lewis.
Nous ne pouvons que saluer lapport
de Philippe Maxence dans lexploration des symboles des Chroniques
de Narnia. Dune lecture accessible, cette introduction à
loeuvre de Lewis favorise une appropriation plus profonde des
Chroniques et y dévoile bien des éléments qui peuvent
passer inaperçu lors dune première approche. Cependant,
il aurait été utile de faire observer que la théologie
de Lewis, bien quelle soit cohérente dans son oeuvre, ne
correspond plus à nos sensibilités contemporaines. Par
exemple, le sacrifice dAslan ne trouve guère décho
dans les représentations chrétiennes actuelles qui mettent
laccent sur dautres interprétations de la mort sur
la croix. Néanmoins, Philippe Maxence nous permet dapprécier
la beauté des Chroniques et dy ressentir le plaisir à
sa lecture en nous faisant voyager dans lunivers de C.S. Lewis.
Patrice Perreault
Bibliste, Granby
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