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ISBN : 2268036197
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La pourpre et le jasmin
ou le roman de la reine Esther
Michèle Kahn
Monaco, Rocher, 2000, 267 p.
Au Ve siècle avant le Christ, le Croissant fertile est dominé
par lempire perse. Les Juifs exilés à Babylone ont
eu lautorisation de retourner à Jérusalem et de
reconstruire le Temple mais les travaux ne progressent guère.
Mardochée et sa nièce Esther quittent Babylone pour retrouver
Jérusalem en ruines. Mardochée décide alors de
sétablir à Suse, capitale de lempire perse,
pour y établir une académie juive.
On rejoint ici la trame du récit
du livre dEsther. Mardochée obtient ses entrées
à la cour royale. La reine Vashti est condamnée pour avoir
désobéi au roi Assuréus. Les plus belles jeunes
filles du royaume sont emmenées au palais pour que le roi se
choisisse une nouvelle épouse. Parmi elles, on retrouve Esther
qui dissimule son origine juive sous le conseil de son tuteur. Lorsquelle
est présentée devant le roi, il en fait sa favorite et
pose le diadème sur son front.
Sous le conseil dEsther, le roi
nomme Mardochée à un poste important. En étant
plus proche du roi, il réussit, avec la complicité dEsther,
à contrer un complot contre Assuréus. Les instigateurs
sont pendus et un nouveau vizir est nommé mais il veut éliminer
Mardochée et la nation juive. Cest donc le moment pour
la jeune reine de divulguer son secret au souverain, au péril
de sa vie, et dimplorer la clémence royale en faveur de
son peuple. Esther puise son courage dans le souvenir de Joseph, vendu
par ses frères, qui a malgré tout sauvé sa famille
lorsque survînt une famine. Le dénouement du récit
correspond à celui du récit biblique et les Juifs sont
épargnés. Le roman semble ainsi adopter la même
visée que le livre dEsther en expliquant lorigine
de la fête juive des Pourim qui rappelle, chaque année,
la victoire des Juifs alors quils étaient menacés
dextermination.
Le roman est basé sur le livre
dEsther (versions hébraïque et grecque) et sur une
recherche documentaire pour camper le récit dans un contexte
historique crédible. Dans la bibliographie que lon retrouve
en annexe, on retrouve des classiques comme les Antiquités judaïques
de Flavius Josèphe et de grands noms de la recherche sur le Proche-Orient
ancien comme Jean Bottéro, Georges Contenau et André Parrot.
Malgré cette recherche historique, on sent que la romancière
se réserve toute la liberté nécessaire pour écrire
un roman captivant qui fait revivre une figure biblique peu connue dans
le monde chrétien.
Sylvain Campeau
Bibliste, Laval
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