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La foi et la rencontre du Christ (2/32)

 

La joie exubérante de l’aveugle mendiant
(Luc 18, 35-43)

Saint Luc a ordonné le ministère de Jésus dans le cadre d'une longue montée vers Jérusalem. Alors qu'il s'approche de la ville sainte, Jésus fait coup sur coup la rencontre de trois hommes qui, à son contact, se retrouveront à la croisée des chemins. Les trois protagonistes sont le riche notable (18, 18-27), l'aveugle mendiant (18, 35-43) et Zachée le collecteur d'impôts (19, 1-10). Nous allons commencer avec le récit de la guérison de l’aveugle mendiant.

35 Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. 36 Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. 37 On lui apprit que c’était Jésus le Nazôréen qui passait. 38 Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »  39 Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 40 Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : 41 « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. »  42 Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » 43 À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

     Cette guérison apparaît également chez Matthieu mais il s’agit de deux aveugles (Mt 20,29-34)  et chez Marc où l’aveugle porte le nom de Bartimée (Mc 10,46-52). Le récit de Marc présente une autre différence : Bartimée s’adresse à Jésus en l’appelant Rabbouni (« mon maître »). Chez Matthieu et Luc, Jésus est interpellé comme « Seigneur » (en grec Kyrie) que la bible grecque utilise pour la traduction du nom sacré Yhwh. 

     Le récit gagne en intensité au fur et à mesure qu’il se déploie. D’abord, la foule qui joue un rôle positif d’intermédiaire qui informe l’aveugle du passage de Jésus. Puis cette même foule s’interpose en le menaçant de se taire. Finalement, sur l’ordre de Jésus, la foule change encore une fois d’attitude et amène l’aveugle à Jésus.  Concurremment aux attitudes de la foule, l’aveugle se fait entendre de plus en plus fort : du simple cri (en grec eboèsen, crier), il se met à hurler (en grec ekrazen, pousser un cri guttural, vociférer). Ses cris traduisent sa détresse, sa douleur profonde.

     Il y a aussi une gradation dans les noms attribués à Jésus. La foule le désigne par le titre ancien de « Nazôréen », qui vient de nazir : le consacré, et même le rejeton. L'aveugle quant à lui le nomme « fils de David ». Ce titre évoque le choix divin de David et la promesse de lui bâtir une maison, soit une dynastie, et de l’assurer de son soutien. Le titre avait été porté par tous les rois de la dynastie de David jusqu’à la chute de Jérusalem. Le titre est devenu par la suite porteur de l’espérance messianique en un sauveur envoyé par Dieu. Enfin, l’aveugle invoque Jésus comme  « Seigneur », titre divin par excellence, quand il lui demande de lui donner la vue. Seul Dieu en fait peut restaurer sa création. Le recouvrement de la vue et la reconnaissance de la foi de l’aveugle laissent entendre que le salut dépasse la simple guérison physique.

     C’est par sa foi que l’aveugle guéri accueille le salut; et son accueil du salut va se manifester par sa décision de suivre Jésus comme disciple. Sa foi va en plus opérer un changement dans la foule. Le récit se termine par la transformation de la foule en tout le peuple qui chante la louange de Dieu, ajoutant ainsi une voix unanime à l’aveugle qui rend déjà gloire à Dieu.

     Loin d’écrire un simple récit de guérison, Luc en fait le signe de l’avènement des temps messianiques où l’être humain sera entièrement restauré. Le recouvrement de la vue est associé à la foi et l’aveugle exprime sa foi en suivant Jésus dans la joie.

  1. La recherche du contact avec Jésus : vv. 35-40a.

  2. Le dialogue : vv. 40b-41.

  3. Le changement de la personne et la reconnaissance de la foi :  vv. 42-43.

Yves Guillemette, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2348. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
La foi et la rencontre du Christ
1- « Augmente en nous la foi » (Luc 17, 5-6)

 

 

 

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