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La lampe de ma vie
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chronique du 9 janvier 2015

 

L’Ancien Testament, c’est important?

rouleau des Écritures

QuestionDoit-on se soucier de l’Ancien Testament dans notre démarche catéchétique? À part quelques récits et personnages significatifs, quel est son importance pour la vie chrétienne ? (Une catéchète de Mont-Laurier, Québec)

RéponseCertes, chaque livre qui constitue la Bible a été écrit indépendamment des autres, sans souci d’une quelconque unité littéraire. Certes, il est parfois difficile d’aborder en catéchèse certains textes de l’Ancien Testament qui nous font violence ou semblent étrangers à notre culture. Et pourtant, ce Premier Testament, comme je préfère le nommer, est toujours là…

     Les quatre Évangiles font référence au Premier Testament, dès le tout début :

  • « Voici la liste des ancêtres de Jésus-Christ, descendant de David, qui lui-même était descendant d’Abraham. » (Matthieu 1,1)

  • « Dans le livre du prophète Esaïe, il est écrit : “Je vais envoyer mon messager devant toi, dit Dieu, pour t’ouvrir le chemin.” » (Marc 1,2)

  • « Il s’avancera lui-même devant Dieu avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour réconcilier les pères avec leurs enfants et ramener les désobéissants à la sagesse des hommes justes; il formera un peuple prêt pour le Seigneur. »  (Luc 1,17), mais ce même évangéliste fait déjà des allusions à la tradition de l’Ancien Testament en racontant le rôle de Zacharie en tant que prêtre au temple de Jérusalem, dès le verset 8)

  • « Au commencement, lorsque Dieu créa le monde, la Parole existait déjà; celui qui est la Parole était avec Dieu, et était Dieu. » (Jean 1,1)

     Ainsi les quatre auteurs des Évangiles inscrivent clairement leur œuvre dans la continuité de l’histoire du peuple de Dieu. Ce n’est pas une nouvelle histoire, mais un nouveau chapitre de la grande saga des hommes, de leur relation à Dieu, de la relation de leur Dieu avec eux. Jésus est l’aboutissement d’une promesse divine faite des siècles auparavant. C’est d’autant plus intéressant que tous les auteurs du Second Testament ne sont pas d’origine juive. Si ce qui précède la venue de Jésus n’avait pas tant d’importance, on aurait pu imaginer qu’ils se contentent de parler de lui sans référence aux prophètes ou aux traditions religieuses. Pourtant, ces allusions sont plus ou moins présentes, suivant que l’auteur s’adresse à un public familier de ces traditions ou non. Néanmoins, les auteurs du Nouveau Testament sont unanimes à présenter Jésus comme le Messie promis par Dieu, par l’intermédiaire des prophètes.

     Jésus lui-même ne renie pas son histoire. Il ne se présente pas comme un « nouveau Dieu », mais bien comme le Fils de Dieu. Sa filiation au Dieu créateur, celui du Premier Testament, est clairement établie. Jésus va constamment s’appuyer sur les textes du Premier Testament pour légitimer son ministère. Les allusions aux prophètes, aux psaumes, à la loi sont nombreuses. Son but est de montrer à son peuple comment il s’est enlisé dans les contradictions et le remettre sur le bon chemin : celui du Père dont il montre le visage d’amour. Il n’invente pas une nouvelle religion, il ne cherche pas à détourner les gens de leur Dieu, mais bien plutôt à y retourner avec un cœur sincère et un regard neuf.

     Premier Testament et Second Testament sont constamment en dialogue. Le Premier pose les bases de notre monde : c’est un tableau magnifique de tout ce qui fait l’humain, de ses questionnements, de ses doutes et de ses révoltes, de ses plus belles aventures et des ses plus macabres penchants, une gigantesque fresque surtout de la relation particulière entre ce Dieu créateur de la vie, et ses créatures, les êtres humains. Le Second Testament, quant à lui, éclaire la fresque par ce regard neuf que nous offre le Christ : le regard d’amour d’un Dieu-père pour ses enfants. Il nous propose de nous situer différemment dans cette fresque, de réinventer la suite de l’histoire en évitant les pièges où se sont pris nos ancêtres; d’être attentif à ce Royaume de Dieu présent au cœur de nos vies qu’il nous montre et nous apprend à faire advenir.

     Alors, doit-on se soucier tant que cela du Premier Testament dans notre démarche catéchétique? Se contenter du Second Testament, c’est ne voir que le projecteur qui éclaire la fresque, sans voir l’œuvre. Ça chauffe et ça brille certes, mais nous passons à côté de l’essentiel.

     Se contenter du Second Testament, c’est comme voir la fin d’un film sans en avoir regardé le début : peut-être que l’on peut quand même en comprendre l’idée générale et sans doute aussi en tirer une conclusion… Mais peut-on réellement apprécier un film sans connaître le début de l’histoire et sans comprendre les enjeux du scénario?

     Se contenter du Second Testament, c’est comme manger le dessert sans goûter à ce qui précède : c’est doux, c’est bon, ça nourrit parfois assez… mais ce n’est pas très équilibré et cela manque de sel ou de piment, n’est-ce pas?

Sébastien Doane

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Bien choisir sa Bible

 

 

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