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Divorce, remariage, accès aux sacrements…
Des pistes de solutions pour les divorcés-remariés (3/3)
Qu'en dit la Bible? | Que dit Jésus ? | Des pistes de solutions
« C’est l’amour que je veux et non les sacrifices. » (Mt 9,13)
Quand je suis face à ces hommes ou femmes qui souffrent du rejet dont ils font l’objet, malgré tout ce que l’on dit par ailleurs pour atténuer la sanction qui les frappe, je pense chaque fois à la parole du prophète Osée, que Jésus reprend par deux fois à son compte dans l’évangile de Matthieu : C’est l’amour que je veux et non les sacrifices. On peut lire l’épisode en Mt 9,9-13. Ayant été appelé par Jésus à le suivre, Matthieu décide d’organiser un repas de fête avec ses amis publicains. En acceptant ce repas avec « des pêcheurs publics », Jésus déclenche un scandale. Les pharisiens qui désirent une application stricte de la loi mosaïque, dénoncent son attitude et lui rappellent qu’un rabbi n’a pas à fréquenter de telles gens. Jésus les remet à leur place avec une parole lumineuse : « Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. » Après quoi, il rappelle l’enseignement des prophètes : la miséricorde et non les sacrifices…
Cette parole irradie l’ensemble du texte évangélique. Elle s’oppose au juridisme des pharisiens, comme à celui de l’Église catholique actuelle, lorsqu’elle n’entend pas le cri du pécheur ou ne veut pas voir la souffrance de l’homme qui gît au bord de la route ou rejette toutes les Marie-Madeleine qui viennent pleurer à ses pieds. L’attitude de Jésus est celle d’un homme attentif à tous les blessés de la vie et les laissés-pour-compte. Il ne faut pas avoir peur de le redire : la Parole du Seigneur prime sur tous les commentaires et les utilisations qu’on peut en faire. Elle ne condamne pas, mais invite à se relever et à marcher dans la foi : Lève-toi, quitte ton brancard et marche sur tes deux pieds…ou encore : Va! Ta foi t’a sauvée! C’est un appel à vivre la liberté de la foi et de l’amour vrai!
Et pour la communion?
Ma réponse n’est pas pour l’heure la parole officielle de l’Église, mais celle d’un homme qui a souvent été confronté à des personnes qui vivent une situation d’échec ou de divorce et remariage. Comment vivre alors sa foi dans l’Église? Ma réponse est devenue celle-ci :
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Ne jamais oublier que l’amour de Dieu pour chacune et chacun de nous est premier et qu’il nous aime tels que nous sommes, dans nos situations de réussite ou d’échec. Le fait d’être divorcé remarié ne change rien à cela. À chacun de savoir le reconnaître et de vivre dans la foi et l’amour.
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Quant à communier ou pas, il ne m’appartient pas de dire à quelqu’un s’il a le droit ou pas. La liberté de conscience a été reconnue par le concile Vatican II. À chacun de suivre sa conscience en toute vérité et humilité. Nous sommes tous et toutes appelés à vivre dans la liberté de l’Esprit du Ressuscité.
Je suis conscient d’avoir été un peu long dans ma réponse. C’est la mienne. Je sais que d’autres peuvent dire autre chose. Je rappelle tout simplement que ce n’est pas autour du droit canon que se bâtit l’Église dans sa diversité, mais autour de la Parole vivante que nous a laissée Jésus « l’ami des publicains et des pécheurs » tels que ses adversaires le voyaient.
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