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La lampe de ma vie
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chronique du 28 juin 2013

 

Lecture croyante ou lecture critique de la Bible?
3. L’apport de la Bible à la pensée critique

pollution de l'eau

La pollution de l’eau, essentielle à la vie, est une véritable catastrophe dans certaines régions.

Début de la série : 1. Science et foi : un rapport difficile

     Il est de bon ton, aujourd’hui, de discréditer complètement la Bible et la démarche du croyant. Une certaine forme de critique s’est développée, dans les médias particulièrement, pour rejeter toute forme de pensée religieuse en la qualifiant d’obscurantisme. Certains psychiatres n’ont pas hésité à parler de la « névrose chrétienne ». D’autres en veulent au judéo-christianisme qu’ils rendent responsable de certaines formes de culpabilité dont ils aimeraient bien être libérés. Beaucoup désirent vivre une liberté totale qui n’a pas de responsabilité à assumer. Sous prétexte que telle réalité est devenue scientifiquement et techniquement possible, elle devient permise, sans que soit posée la question de ce qui est bien ou bon pour l’être humain. Le développement scientifique et le pouvoir économique cherchent parfois à s’arroger le droit de décider de ce qui est bon pour l’humain, au mépris de toute considération éthique ou écologique. Le dernier accident survenu au Bangladesh, avec l’immeuble qui s’effondre sur des centaines de couturières, manifeste le mépris de certaines firmes et de décideurs économiques pour les conditions de travail dans lesquelles sont confectionnés les habits de grandes marques de vêtements que nous portons sans nous poser de problème...

     Je fais un constat avec lequel chacun sera d’accord, du moins je l’espère. Il est vrai que le sentiment religieux a été utilisé, voire exalté par les pouvoirs en place pour sacraliser des décisions et des institutions, et même justifier des crimes. Il n’en est pas moins vrai qu’aujourd’hui le « scientifiquement prouvé » peut servir à cacher des intérêts financiers énormes, sans aucune considération pour les cultivateurs, les acheteurs ou les petits épargnants. Souvent, la raison scientifique ne parvient pas à faire sa propre critique et il faut que le scandale éclate pour que l’on prenne conscience de réalités qui ne sont pas très belles à voir. Les dernières années ont été riches en ce domaine : grande pollution, crise financière liée à des agissements frauduleux, scandales autour de médicaments permis de commercialisation malgré les avertissements. À écouter certaines personnes qui se veulent scientifiques et critiques, on découvre que le dogmatisme n’a fait bien souvent que changer de camp. Et je ne parle pas des millions de morts provoqués par des idéologies politiques sans Dieu ou encore des dominations économiques conduites au mépris de toute justice et respect des cultures locales.

     Je ne voudrais pas donner l’impression de rejeter l’apport considérable de la science et de la pensée critique à l’humanité. Je suis bien conscient de ce que le développement humain leur doit. Si j’évoque les dérives d’un monde marqué par la pensée critique et scientifique, c’est pour en montrer les limites. S’il est nécessaire de faire la critique d’une pensée religieuse obsolète, il ne faut pas moins oublier de faire la critique d’une pensée scientifique qui n’obéit qu’à des impératifs économiques de rentabilité sans aucune considération pour l’humain.

     La question qui se pose alors est la suivante : au nom de quoi allons-nous faire la critique de la pensée critique? Je pense, en ce qui me concerne, que la Bible n’a pas épuisé son message et que les évangiles en particulier restent une source qui interpelle l’homme d’aujourd’hui. Le monde occidental en a été nourri; il y a puisé une grande part des valeurs qui sont les siennes et qui tendent à s’universaliser. La Déclaration universelle des droits de l’homme s’en est directement inspirée. Les valeurs de don, de respect, de justice, de réconciliation, de solidarité avec les plus pauvres viennent rappeler à chacun que notre monde n’est vivable que si nous les gardons et si nous savons les promouvoir. La seule raison scientifique ou économique n’y suffit pas.  L’homme moderne a toujours dans le message biblique une partie de son identité. L’oublier ou le perdre le conduit à une existence où la loi du plus fort prend le pas sur toute autre considération. On ne peut habiter harmonieusement le monde qui est le sien que dans la mesure où l’on sait qui l’on est et d’où l’on vient. Difficile, dans ce cas-là, d’oublier la Bible, l’une des sources de notre identité...

Roland Bugnon

Article précédent :
Est-ce que toutes les lois de la Bible s’appliquent encore?

 

 

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