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La lampe de ma vie
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chronique du 12 décembre 2008
 

Difficile de raconter la Bible aux enfants?

QuestionLorsque l'enfant grandit, il pose des questions plus pointues. Comment trouver un langage adapté à leur âge, qui ne dénature pas le sens des textes et qui ne tombe pas non plus dans l'imagerie simpliste? (Marie-Madeleine, de Bruxelles)

RéponseVous avez raison. Ce n’est pas toujours évident de bien présenter les récits bibliques aux enfants. Pourtant, dans votre question, on retrouve déjà certaines balises à se donner pour l’exploration biblique avec des enfants.

Langage adapté à l’âge : le problème

     Peu importe l’information donnée, lorsqu’on parle à un enfant, il faut utiliser des mots qu’il comprend. Il faut donc adapter notre niveau de langage pour parler des règles de la maison, des consignes pour un jeu, pour répondre aux questions de l’enfant, etc. C’est la même chose lorsqu’on veut lui raconter un récit biblique. Cependant, il y a quelques éléments qui rendent cette communication plus difficile que les autres. On rencontre dans les récits bibliques des concepts abstraits que les enfants ne comprennent pas encore très bien : la mort, Dieu, l’infini, le bien, le mal, etc. Aussi, les enfants n’ont pas encore de repères historiques, géographiques ou littéraires. Par exemple, ils ne savent pas où se situe la Palestine ou si Jésus a vécu avant ou après Abraham.

Langage adapté à l’âge : des solutions

     La première chose pour réussir à bien raconter les histoires bibliques est d’utiliser des phrases simples (sujet, verbe, complément) et des mots simples. Les concepts abstraits le resteront toujours, mais on peut faire un effort pour leur expliquer à partir des expériences qu’ils ont vécu. On peut aussi faire des petites explications avant de commencer. Pour ce qui est du manque de repères, il ne faut pas s’en faire. Plus on raconte d’histoires bibliques, plus il sera facile pour eux de faire des liens entre ces histoires. Il faut même encourager l’enfant à faire ses propres liens. Est-ce que ça ressemble à une autre histoire? Connais-tu d’autres histoires à propos de ce personnage? Etc. Les points de repères vont se multiplier à mesure qu’il apprend ces histoires.  

Le sens des textes

     Dans votre question, vous dites qu’il ne faut pas dénaturer le sens des textes. Vous avez raison. Bien entendu, adapter le niveau de langage ne veut pas dire réécrire le texte et le transformer en quelque chose d’autre. On a toujours tendance à enlever des éléments qui dérangent. Par exemple, combien de Bible pour enfants racontent le déluge en plaçant l'accent sur la diversité de beaux animaux, mais passent sous silence le motif du déluge? Un enfant intelligent va tout de suite poser la question qu’on tente de taire : Pourquoi Dieu veut tout éliminer?

     Par ailleurs, je préfère parler de sens au pluriel. Une histoire biblique n’a pas nécessairement une signification précise, mais plusieurs sens possibles. L’enfant va comprendre et faire sens de l’histoire à sa façon. C'est certain que son interprétation sera différente de la mienne. C’est normal, et c’est tant mieux. Qui dit que je possède la vérité? Chacun construit un sens pour comprendre un texte. La meilleure façon de voir comment l’enfant donne un sens au récit est de lui demander plus tard de raconter la même histoire dans ses mots.

Imagerie simpliste

     Les images simples données aux enfants (comme les animaux de l’arche) ont l’avantage d’être faciles à comprendre. Mais très rapidement, les enfants finissent par voir eux-mêmes qu’elles sont simplistes. Ils vont alors poser pleins de questions pour trouver les failles de ces images. Les adolescents, en particulier, vont mêmes tout balancer et se révolter contre ces images simplistes si on ne partage pas avec eux les doutes, les questions et les difficultés que nous posent les récits bibliques. 

     Dans tout ça, l'important est de lire la Bible et de partager ces histoires avec nos enfants. Bien sûr, il faut d'abord commencer par comprendre soi-même l'histoire avant de pouvoir la transmettre. Alors, lisons la Bible, essayons de la comprendre pour pouvoir alors la transmettre.

Sébastien Doane

Chronique précédente :
Jésus: Fils de Dieu ou Dieu lui-même?

 

 

 

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