chronique du 1er avril 2005
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Malgré
les faiblesses ou à travers elles? J'aime
beaucoup saint Paul. En lisant ses écrits, je suis toujours fasciné
par la justesse de ses propos. Pourtant, dans sa lettre aux Corinthiens,
il y a des paroles que je ne comprends pas. Prenez par exemple celles-ci :
« Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil
dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. »
Je me sens un peu mal à l'aise avec ces propos. Qu'en dites-vous? C'est vrai que ces paroles sont, à première vue, surprenantes à la première lecture. Ça prend beaucoup de foi et d'amour pour dire cela! Dans ce sens, je peux vous comprendre! Pourtant, il me semble que ces propos, prononcés par Paul dans un contexte de controverses avec ses détracteurs, nous rejoignent dans ce que nous avons de plus humain : nos faiblesses et nos limites. En effet, nous faut-il accepter nos faiblesses (mieux, les assumer) ou bien les ignorer (les fuir)? Dieu lui-même, nous aime-t-il avec ou sans nos faiblesses? Attend-il que nous devenions saints pour qu'Il nous compte parmi ses enfants? Son dessein s'accomplit-il à travers nos limites ou malgré elles? On sait qu'une certaine tradition nous a habitués à penser que nous devons être absolument irréprochables pour être des vrais fils et filles de Dieu, pour être aimé de Dieu. Notre société elle-même, par sa culture de la performance, a fini par nous convaincre de cela et continue, par toutes sortes de moyens, de nous encourager dans cette recherche effrénée de l'être parfait. Difficile, dans ces conditions, d'avouer nos faiblesses! Difficile d'être nous-mêmes, sans que les autres nous jugent, nous « catégorisent » et nous tiennent pour vauriens... D'où le besoin de chercher à être parfait, le besoin de posséder, le besoin de faire des chirurgies esthétiques, le besoin de renier notre passé, notre famille lorsqu'elle nous fait honte, etc. Mais, la réalité ne nous rattrape-t-elle pas? « Qui fait l'ange fait la bête », dit-on! En s'adressant aux Corinthiens, Paul reconnaît ouvertement qu'il a une faiblesse personnelle (physique, culturelle ou sociologique?), celle qu'il appelle une écharde. Paul avoue aussi qu'il a essayé d'obtenir de Dieu qu'il la lui enlève, puisqu'elle est en lui comme une gifle de la part de satan. C'est dire que même ce grand apôtre a vécu la tentation d'extirper de sa vie toute faiblesse. Or, le Seigneur lui a fait comprendre qu'il n'avait pas à s'inquiéter de ses faiblesses Il me semble donc que nous n'avons pas, nous aussi, à nous inquiéter de nos faiblesses et/ou de nos incapacités (physique, culturelle, sociologique, etc.). Elles sont inscrites en notre chair ; Dieu est présent en elles. Elles ne sont rien devant sa grâce! Voilà pourquoi, Dieu peut nous dire, à nous aussi, comme autrefois à Paul : « Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse ». Il ne s'agit pas d'encenser la médiocrité, l'incapacité et les faiblesses. Il s'agit plutôt de reconnaître nos limites ; il s'agit de les assumer et d'en faire un lieu du salut. Il s'agit d'accepter que la puissance de l'Esprit de Dieu agisse en nous. Saint Paul exprime cela en ces termes: « C'est pourquoi j'accepte de grand cur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. » Oui, (même si cela peut vous surprendre!) lorsque nous sommes faibles, le Seigneur qui a lui-même connu l'incrédulité, l'hostilité, les insultes, les échecs, les angoisses, etc., nous donne sa grâce ; elle nous suffit! Dieu se manifeste à nous tout particulièrement en temps difficiles ; il est présent dans nos faiblesses pour manifester sa puissance de salut. Nous n'avons pas à nous gêner de nos limites, ni à nous laisser détruire par elles. Dieu nous sauve à travers elles! Chronique
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