chronique du 27 août 2004
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Jésus
et l'ivraie On représente souvent Jésus comme celui qui a le coeur ouvert aux autres et Satan comme celui qui a le coeur fermé. Jésus a dit aussi que l'ivraie (le mauvais) sera séparée du blé (le bon). Et-ce que Jésus est un peu l'homme qui ne pardonne pas à ceux qui veulent rester mauvais? Parce que Dieu leur pardonne quand même. Il aime autant Satan que Jésus. (Sam) Vos propos vont dans plusieurs directions. Je vais d'abord tenter de rétablir l'ordre des choses pour ensuite répondre à votre question. D'abord Satan. Cette figure n'apparaît dans les écrits bibliques qu'après l'exil à Babylone, dans une littérature datant du IVe siècle av. J.C. On ne parle pas de lui auparavant parce que dans la tradition juive, la démonologie était interdite (Dt 18,10) et parce qu'on avait l'habitude de considérer que le bien comme le mal venait de Dieu. S'il arrivait un malheur individuel ou collectif, c'est parce qu'on avait péché et que Dieu voulait ainsi faire réfléchir la personne ou le peuple pour qu'il se tourne à nouveau vers Lui. Dans le livre de Job, Satan fait parti de la cours céleste de Dieu. Son rôle est de vérifier la validité de la foi de Job (Jb 1,6-12). Ce même rôle lui sera attribué plus tard concernant Jésus (Mc 1,13) et les disciples (Lc 22,31). Jésus sortira vainqueur de cette épreuve et l'intercession de Jésus sauvera Pierre et les disciples (Lc 22,32). On peut dire qu'en général, dans la litté rature ancienne, Satan représente la figure de l'adversité entendu non comme quelqu'un qui est opposé à Dieu, mais comme quelqu'un qui éprouve l'homme. Il apparaît d'ailleurs à plusieurs reprises comme nom commun sous ce vocable : il représente l'adversaire. Dans la Septante, on le traduira en grec par diabolos, d'où nous vient le mot «diable». Le diable jouera le même rôle que le Satan : c'est l'accusateur: celui qui note nos mauvaises actions pour nous accuser devant Dieu. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'apparaîtra la figure de Satan comme chef des démons (Mc 3,23-27) où que l'on assistera à la chute de Satan (Lc 10,18). Cette chute sera abondamment reprise dans la littérature apocryphe. La parabole de l'ivraie (Mt 13,24-30) parle du jugement dernier. Jésus en parle en se basant sur une réalité naturelle que l'on peut encore observer aujourd'hui en Palestine. L'ivraie est une mauvaise herbe qui pousse en même temps que le blé. Jésus dit de laisser pousser (Mt 13,30) parce qu'avant la moisson, on peut le reconnaître facilement car il est de hauteur différente : il pousse plus haut que le blé. On envoie donc des enfants aux champs pour les enlever avant de moissonner. Au jugement dernier, il y aura séparation des bons des méchants (Mt 25,31-46). Dieu n'impose rien. Il ne sauve pas les gens malgré eux. Il les laisse libre de choisir le bon chemin. Après la mort, les jeux sont fait et rien ne peut plus être changé (Lc 16,19-26). Les seules personnes qui ont encore le pouvoir de changer quelque chose, ce sont les lecteurs de ces textes, à savoir nous. Yolande Girard Chronique
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