chronique du 20 juin 2003
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Signe et symbole On m'a demandé d'écrire quelques mots sur ce qui différencie ces deux concepts étroitement liés. Voici quelques éléments de réponse sur la distinction entre un symbole et un signe. Le symbole À l'origine (dans l'Antiquité), le symbole était un objet que l'on séparait entre deux personnes. Chacune d'elles repartait avec sa moitié. Après un certain temps, si les deux personnes se rencontraient, elles pouvaient se reconnaître en mettant ensemble les deux morceaux de l'objet qui avait été séparé. Cette procédure pouvait être utilisée dans le cas d'une alliance ou d'un pacte d'amitié. Par la suite, le symbole se réfère à un objet qui possède en lui-même une valeur symbolique. Prenons l'exemple de l'eau. L'eau a des propriétés propres qui lui donnent une valeur symbolique. Elle est utilisée dans le baptême, parce que l'eau a une valeur symbolique ambivalente: elle évoque la vie mais aussi la mort. L'eau est nécessaire à la vie, mais trop d'eau comme pas du tout peut causer la mort. Ainsi, dans le sacrement de baptême, l'eau est utilisée pour évoquer la mort au péché avec le Christ et notre résurrection avec lui pour la vie éternelle. Dans le récit de la multiplication des pains, le pain a une valeur symbolique dans le sens qu'il est un aliment de base. Cela vaut aussi pour l'eucharistie. Ainsi le pain renvoie au Christ dont la vie donnée par amour est la nourriture dont notre foi a besoin pour grandir et nous faire vivre. Comme vous le voyez, on retrouve ici le sens originel du symbole. On met ensemble un objet (l'eau, le pain) avec une réalité spirituelle qui est en rapport avec le Christ. Le signe Un signe repose souvent sur un symbole, comme dans le cas de la multiplication des pains. Mais l'objet symbolique n'est pas toujours nécessaire. Le signe est toujours en référence avec un geste, un comportement. Le signe exige que quelque chose soit vu, perçu par les sens. Il y aura signe dans la mesure où le geste exige un discernement, une compréhension, une lecture à un second niveau. Le signe n'a de valeur que s'il dégage du sens. Il faut alors que le geste soit accompagné par une parole qui oriente vers la recherche du sens. Dans la multiplication des pains, le pain a une valeur symbolique en soi, à condition de lui faire jouer cette valeur. Mais il y aura signe dans la mesure où c'est son partage, ou sa distribution, qui dégage une signification. Avec une parole qui l'accompagne. Ainsi, le pain partagé qui rassasie toutes les personnes est le signe de la vie en abondance que Jésus veut donner à tous. Ce don prendra tout son sens à la condition que le pain soit reçu et mangé. Il en va de même avec l'eucharistie par exemple. Le pain ne suffit pas pour dégager un signe. Il faut que le pain, que Jésus identifie à son corps, soit fractionné en signe de sa vie partagée; il faut que le pain soit mangé ou accueilli, il faut aussi une communauté de table pour que le signe soit significatif. Yves Guillemette, ptre Chronique
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