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La lampe de ma vie
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chronique du 9 novembre 2001 - LE PARDON (2/3)
 

Notre pardon et celui de Dieu

Le pardon?  Notre pardon et celui de Dieu  Un coeur qui pardonne

 

 Le père miséricordieux

Le retour du fils prodigue (détail)
Rembrandt

Y a-t-il une relation entre notre pardon et celui que nous espérons recevoir de Dieu? Plus carrément, le pardon de Dieu dépend-il de notre pardon, est-il conditionné par notre pardon? Les paroles du Notre-Père, en Matthieu surtout, semblent aller en ce sens: « Remets-nous nos dettes, comme nous avons remis à ceux qui avaient des dettes envers nous » (Mt 6,12) et encore: « si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes » (Mt 6,15). Notre pardon serait-il devenu le modèle du pardon divin? Un moyen et comme une stratégie pour gagner, pour mériter le pardon de Dieu? Un marché même ou une sorte de marchandage: je pardonne, tu me pardonnes? Cette vision des choses ne correspond en rien au Dieu révélé par Jésus. D'autres passages du Nouveau Testament, d'ailleurs, disent les choses bien autrement: « Comme le Seigneur vous a pardonnés, ainsi devez-vous pardonner vous aussi » (Col 3,13); « pardonnez-vous mutuellement, comme Dieu vous a pardonnés en Christ » (Ép 4,32). Sur le modèle de Dieu!

     Le pardon divin est un don gratuit qui ne se mérite pas. Jésus nous le fait voir dans le père de la parabole: ce père qui, tous les jours, scrute l'horizon dans l'espoir de voir revenir son fils prodigue. C'est, de Dieu, le plus parfait portrait que Jésus ait dessiné. Dieu, en son amour, en son pardon, se tient sur le seuil de sa maison et attend. Bien sûr, il n'y aura rencontre à nouveau entre le père et le fils - retrouvailles entre Dieu et nous - réconciliation, que si le fils se décide à revenir. Mais l'amour est là, nous précédant, toujours offert. Le pardon est déjà donné, il attend seulement d'être reçu. Ce que Dieu ne peut faire à notre place. Un beau texte de l'Apocalypse le dit aussi très bien: « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi » (Ap 3,20). Il se tient à la porte, encore faut-il ouvrir!

     Pour résoudre la difficulté du texte de Matthieu, on fait parfois remarquer que nous sommes ici en contexte d'apprentissage. Et d'apprentissage à la prière. Jésus enseigne non seulement ce qu'il faut demander, mais comment le demander. Dans ce contexte, la demande du Notre Père n'énoncerait pas un principe de droit: le pardon humain précède et mesure le pardon divin! Elle dirait simplement que c'est la valeur même de notre prière, de notre supplication qui est conditionnée par notre pardon. Comment oser prier Dieu de nous pardonner, l'implorer, si nous refusons nous-mêmes de pardonner? Il y aurait là plus qu'une inconséquence, presque de l'hypocrisie! Quoi qu'il en soit, le fond de la doctrine évangélique est sûr. Le pardon de Dieu n'est pas à la remorque, à la mesure, de nos pauvres pardons humains. Saint Jean l'a dit définitivement: « Tel est l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés » (1 Jn 4,10); « nous, nous aimons, parce que lui, le premier, nous a aimés » (1 Jn 4,19). Mais, bien sûr, ces moeurs divines doivent devenir nôtres et Jean poursuit aussitôt: « puisque Dieu nous a aimés, nous devons aussi nous aimer » (1 Jn 4,11). C'est bien le sens de la relation qui existe entre le pardon de Dieu et le nôtre.

Jean-Paul Michaud
Professeur émérite
Université Saint-Paul

Chronique précédente :
Le pardon

 

 

 

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