chronique
du 12 octobre 2001
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Recherche de bonheur et violence Pourquoi les êtres humains cherchent-ils leur bonheur ailleurs quand ils le détiennent, sans le savoir? Puis qu'ils font violence? (A. Legault) Ce sujet semble paradoxal, pourtant il comporte un premier mouvement naturel vécu par toute personne. En effet, le jeune bébé commence sa recherche de bonheur en signalant ses malaises par des pleurs ou des cris afin que quelqu'un de son entourage vienne à son secours. Le parent entend ces pleurs, se dirige vers l'enfant, constate la cause du malaise et trouve une manière satisfaisante d'y répondre. Ce premier mouvement cherche donc à soulager le malaise vécu en faisant appel à ceux de l'extérieur. Le tout petit enfant apprend ainsi qu'il ne peut répondre seul à ses besoins primaires. D'autres personnes doivent s'occuper de lui, le nourrir, le cajoler, le laver pour qu'il puisse, étant satisfait, trouver un bien-être intérieurement et se reposer. Si les soins ne répondent pas d'une manière convenable au malaise ressenti, cet enfant continue de dire qu'il a mal en pleurant, en criant, afin d'éveiller la conscience de ceux qui l'entourent. En conséquence la première prise de conscience d'une recherche de bonheur met la personne en lien avec ceux qui sont là, tout près, ceux qui réconfortent ou consolent. Ce même mouvement apparaît dans la relation à Dieu. C'est ainsi que le psalmiste dira: « Voici ma consolation dans ma misère: ta promesse me fait vivre. » (119, 50) « Je me rappelle tes jugements d'autrefois, Seigneur, et je me console. » (119, 52) « Que ton amour me console, selon ta promesse à ton serviteur. » (119, 76) Le souvenir de la réponse reçue à un moment donné, devient ainsi une promesse pour l'avenir. Le croyant est assuré que Dieu y répondra de nouveau. Ce départ oblige à chercher le bonheur ailleurs, c'est-à-dire autour de soi ou auprès de Celui qui est notre Dieu, notre consolation et notre réconfort. Lorsqu'une personne ne trouve plus ce réconfort, elle peut devenir violente envers les autres, comme pour faire comprendre son désarrois intérieur. La violence faite aux autres exprime habituellement ce malaise. Avec l'âge la personne devrait normalement s'intérioriser, c'est-à-dire revenir en elle-même pour y découvrir son malaise et agir en conséquence, dans le respect d'elle-même et des autres. C'est le second mouvement de la vie. L'absence de bien-être invite malheureusement beaucoup de personnes à toujours rendre les autres responsables de leur malheur. Ils accusent les autres et les croient sincèrement responsables de leur malheur. Certaines personnes prendront beaucoup de temps avant de découvrir ce chemin d'intériorisation et conclurent que, maintenant, ils sont devenus responsables de leur bonheur intérieur, qu'ils n'ont plus à faire violence aux autres pour y arriver. Cette démarche change fondamentalement la vision de la violence. Si la violence faite aux autres est le cri exprimant le malaise de l'autre, la relation à Dieu vient m'aider à faire comme Dieu et à développer l'attitude miséricordieuse de Jésus face à la violence. C'est alors que le cri vers Dieu devient un moyen d'exprimer son désarrois. Sur la croix Jésus dira à son Père: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » (Mt 27, 46) Pourtant l'exemple de Jésus invite à comprendre cette souffrance subie dans la perspective de cette relation à Dieu. Au lieu de devenir violent et d'accuser les autres, l'évangéliste Luc présente la vision de Jésus de la violence qui lui est faite lors du crucifiement: « Père, pardonne-leur: ils ne savent ce qu'ils font. » (Lc 23, 33) Léandre Boisvert Chronique
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