La mort d'une personne chère

chronique du 10 novembre 2000

La mort d'une personne chère

Je suis triste car je viens de perdre une cousine très proche de moi. Elle est morte d'un anévrisme; elle laisse deux filles et petites filles. Malgré sa bonne humeur, elle n'était pas tellement heureuse avec son mari; je sais qu'elle est bien là, mais elle me manque: il y a un grand vide en moi et autour de moi. Je voudrais savoir quelles lectures pourraient m'aider à surmonter cette peine.

La perte d'un être cher provoque régulièrement une grande peine. Tout l'être en est bouleversé. Des souvenirs remontent constamment à la mémoire. Les joies comme les peines, tout se transforme en tristesse. Ce qui suscitait de l'intérêt hier devient insipide aujourd'hui. Ce mouvement intérieur occupe toute l'attention disponible. De plus, lorsque cette perte survient à l'improviste, le choc de cette nouvelle fige la personne et son corps paralyse. Rien ne bouge en elle. C'est comme si le temps n'existait plus. Il faut du temps pour que la vie recommence à se dégager de l'intérieur. Parfois des mouvements de colère et de peine se succèdent ou s'entrecroisent intérieurement.

Que faire? La Bible nous présente la mort d'un être cher avec une attention toute particulière. Tout d'abord, elle nous invite à prendre le temps de vivre ce deuil. Dans la période des Patriarches, un deuil de 70 jours a été proclamé pour la mort de Jacob. L'auteur décrit sommairement ce qui se passe: « Joseph se jeta sur le visage de son père, le couvrit de larmes et de baisers. » La fin de cette période de deuil se traduit ainsi: « Quand fut écoulé le temps des pleurs ». La peine étant apaisée, la vie peut reprendre son cours. Josué l'exprime dans ces mots à la mort de Moïse: « Les israélites pleurèrent Moïse 30 jours. Puis, les jours de pleurs pour le deuil de Moïse s'achevèrent et Josué était rempli de l'esprit de sagesse. » Josué reprend la tâche de Moïse avec sagesse, il guide le peuple dans sa marche vers la terre promise. C'est lui qui permettra au peuple d'y entrer.

Nous pouvons nous inspirer de cette manière de faire. Nous pouvons nous arrêter, laisser remonter cette peine intérieure, retrouver les souvenirs de ce que nous avons vécu avec cette personne qui nous était chère. Le choc passé, la peine peut s'exprimer librement et, en retrouvant ce qu'elle nous a laissé de bon, nous pouvons de nouveau recommencer à goûter à ce qui est bon. Ces moments difficiles ne nous coupent plus de la vie en nous.

La Bible nous affirme également que toute mort s'accompagne d'une bénédiction. En effet, la personne qui meurt laisse en héritage tout ce qu'elle avait à son héritier, c'est cette bénédiction qui permet à l'héritier de reconnaître ce que la personne disparue lui laisse en héritage. Ce départ ne nous enlève jamais tout ce que nous avons vécu de bon avec cette personne. Au contraire, ce départ nous invite à nous revoir ce que nous avons acquis dans cette relation et à les vivre pleinement. En se rappelant ces bons moments la peine diminue progressivement et laisse la place à des initiatives nouvelles. Si quelque chose de précieux nous est enlevé sans notre avis, nous n'avons pas tout perdu. La vie se continue et la peine ressentie se transforme progressivement pour laisser place à d'autres émotions.

Léandre Boisvert

Quelques beaux textes sur la mort et l'espérance chrétienne

1 Corinthiens 15
1 Thessaloniciens 4,13-5,28

Suggestion de lecture

De nombreux auteurs ont parlé des étapes nécessaires pour vivre un deuil. Celui que je recommanderais est le livre suivant:

Jean Monbourquette
Aimer, perdre et grandir
Nouvelle édition, Ottawa : Novalis, 147 p.

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La réponse de l'Évangile