chronique du 4 juin 1999
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La réponse
de l'Évangile Au temps de Jésus, dix-huit personnes furent tuées accidentellement par la chute d'une tour à Siloé. Commentant l'événement, Jésus fit remarquer à ses disciples que ces personnes n'étaient pourtant pas plus pécheresses que tous les habitants de Jérusalem: leur malheur n'était pas dû à leurs fautes. C'était un accident (voir Lc 13,4). Jésus réfute définitivement l'explication des bonheurs et des malheurs par les mérites ou les fautes de chacun. Non, dit-il, Dieu n'envoie pas de punitions sur les pécheurs, car il les appelle à la conversion. Jésus invite même ses disciples à imiter cette conduite de Dieu: « Aimez vos ennemis... et vous serez les fils du Très-Haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants. » (Lc 6,35) Le jugement n'aura lieu qu'à la fin des temps, et il ne regarde que Dieu. Et ce Dieu, il est à l'image de ce père qui attend le fils prodigue jusqu'à la dernière minute, ou de Jésus qui accueille la pécheresse. Mais alors, trouvera-t-on dans la Bible une explication au problème de la souffrance et des malheurs multiples qui frappent l'humanité? La réponse se trouve dans la vie de Jésus, dans sa propre attitude devant la souffrance humaine: il la partage et la combat. Une des premières impressions que l'on a de Jésus, dans l'Évangile, est qu'il se présente aux petits et aux pécheurs comme celui qui guérit et qui pardonne. « Le soir venu, la ville entière était rassemblée devant la porte. Et il guérit beaucoup de malades atteints de divers maux, et il chassa beaucoup de démons. » (Mc 1,32). On ne vient pas à Jésus pour se faire expliquer la souffrance, le malheur et le mal; on vient à lui pour en être délivré. Et Jésus montre lui-même le chemin de cette délivrance, en l'empruntant le premier. La croix, symbole chrétien par excellence, est là pour nous le rappeler. Mais cette croix n'est pas qu'un signe de mort, elle est surtout celui de la victoire et de la vie: elle pointe vers Pâques. En Jésus, nous voyons le visage d'un Dieu qui, comme nous, est révolté par la souffrance, la misère et la mort. En lui, nous trouvons un frère qui porte avec nous la dure réalité de l'existence humaine. En lui, nous trouvons non pas une explication, mais une solution. C'est pourquoi la réponse chrétienne au malheur et à la souffrance est de les combattre: les Béatitudes commencent à se réaliser quand les disciples de Jésus donnent à boire et à manger à ceux et celles qui sont dans le besoin, quand ils visitent les malades et les prisonniers, quand ils accueillent les malheureux. La Bible ne donne pas d'explication théorique à la souffrance: elle nous aide à découvrir dans nos vies la présence d'un Dieu d'amour, d'accueil et de pardon pour en être à notre tour les témoins actifs. Bertrand Ouellet Source: Le Feuillet biblique, no 1488. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.
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