chronique du 12 mars 1999
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L'art de vivre avec les autres
L'être humain est fait pour vivre en société. Nous passons notre vie à tisser des relations interpersonnelles. Ce réseau est plus ou moins étendu, mais il englobe à coup sûr des membres de la famille, des amis, des voisins, des collègues de travail. Et n'oublions pas que Dieu fait aussi partie de notre réseau, lui qui s'est révélé Dieu d'amour et de communion. Ces relations nous aident à vivre car elles brisent l'anonymat et la solitude. Il y a un bonheur à être connu et reconnu. Mais il faut acquérir l'art de bien vivre avec les autres. Certains passages des livres bibliques de sagesse indiquent que les comportements humains n'ont pas beaucoup changé. À propos de l'amitié, les mots de Sirac sont toujours d'actualité: « Une parole agréable multiplie les amis, une langue affable attire maintes réponses aimables. Si tu veux te faire un ami, commence par l'éprouver et ne te hâte pas de te confier à lui. Car tel lie l'amitié lorsque ça lui chante, mais ne restera pas fidèle au jour de ton épreuve » (Si 6, 5.7.8). Et encore cette autre réflexion: « N'abandonne pas un vieil ami, le nouveau venu ne le vaudra pas » (Si 9, 10). Le succès de nos relations avec les autres réside, entre autres, sur le fait de ne pas de porter des jugements fondés sur les apparences: « Ne félicite pas un homme pour sa prestance et ne prends personne en grippe d'après son apparence » (Si 11, 2) . Les personnes humbles et simples peuvent se révéler d'une grande richesse: « L'abeille est petite parmi les êtres ailés, mais ce qu'elle produit est d'une douceur exquise » (Si 11, 3). Pour les sages de la Bible, l'amour du Seigneur est le fondement de toute bonne relation avec les autres, comme l'affirme encore une fois Sirac: « Riche, chargé d'honneurs ou pauvre, qu'il mette sa fierté dans la crainte du Seigneur. Grand, magistrat, puissant, sont dignes d'honneurs, mais nul n'est plus grand que celui qui craint le Seigneur » (Si 10, 22 et 24). Jésus fera de l'impensable amour des ennemis l'expression par excellence de l'amour au sein des relations humaines. « Vous serez alors les fils du Très-Haut, car Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants » (Lc 6, 35). Quand nous serons capables d'aimer le non-aimable, nous aurons réussi à vivre en relation avec tout être humain. Mais ce n'est pas encore chose faite, à moins de s'appeler saint François d'Assise. Yves Guillemette, ptre
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