chronique du 10 septembre 2004
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Non au bouclier
antimissile « Le Canada doit mettre plus de ressources dans la promotion de la paix plutôt que dans le renforcement des systèmes de défense et de sécurité. En particulier, le Canada doit rejeter le système de défense antimissile des États-Unis et orienter plutôt sa politique de sécurité vers la promotion d'une solution juste du conflit israélo-palestinien et vers la promotion des droits humains et de la justice dans le reste du Moyen-Orient. » Développement et paix, agence de solidarité internationale de l'Église catholique canadienne, le 31 août 2004. Contexte : Militarisation et ordre impérial Au milieu du VIIIe siècle avant l'ère chrétienne, l'Assyrie reprend l'offensive pour la domination du monde. Venu de Mésopotamie, Tiglat-phalazar III (754-727) consolide son armée et modernise sa technologie militaire : les soldats seront chaussés de bottes de combat, les chars auront des roues plus grandes à huit rayons et seront équipées de boucliers, l'armée de terre sera revêtue d'une cuirasse. Cette armée terrible et cruelle avance menaçante vers la Méditerranée. En Palestine, la Samarie est annexée et sa population déportée. Le petit royaume de Juda survit, soumis et humilié par l'occupant. C'est dans ce contexte d'injustice, de militarisation et de guerre que les prophètes Isaïe et Michée prendront la parole avec lucidité et courage. L'un des thèmes centraux du premier Isaïe (chapitres 1-39) traite des relations de Juda avec l'empire. Il décrit de façon saisissante la toute puissance militaire des troupes assyriennes :
Le prophète rejette complètement toute cette culture de guerre qui sème l'esclavage et la mort. Il refuse d'y collaborer et avertit le roi Achaz de ne pas faire d'alliance avec l'Assyrie. Il méprise la fausse puissance impériale en la démystifiant. Pour Isaïe, mettre sa sécurité dans les armes, « dans les chars et les chevaux », c'est perdre confiance en Yhwh, le seul qui peut sauver. Diviniser le pouvoir impérial et craindre ses armes, c'est un geste d'idolâtrie. Voilà le grand péché de Juda : adopter une politique répressive, une économie qui appauvrit le peuple pour enrichir les élites et une religion hypocrite qui justifie les intérêts du pouvoir, tout cela en totale soumission à l'empire de service. Le mot « mondialisation » n'était pas inventé, mais la réalité impériale s'imposait partout. Cependant cela ne marque pas la fin de l'histoire; il y a un « après » : un autre monde est possible. Basée sur l'expérience de fidélité de Yhwh, l'espérance permet de vaincre la peur. Le pessimisme n'a pas sa place pas plus que la résignation., « car l'exploiteur sera défait, la brutalité, déconfite, l'oppresseur, rayé de la carte - c'est la loyauté qui étaie le trône, on y siégera dans la constance et sous la tente de David jugeant, cherchant le droit, visant le juste » (16,5) Texte biblique
Isaïe, chapitre 2 passim. (lire tout le chapitre) Michée reprend la même prophétie au chapitre 4 Réflexions et questions
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