chronique du 23 avril 2002
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J'ai fait un rêve fou
« Moi, Jean, je vis... un ciel nouveau et une terre nouvelle; « Par inspiration, (le messager) me transporta sur une haute montagne « La place de la ville était d'or pur comme du verre transparent. « Puis le messager me montra un fleuve d'eau de la vie Extraits de Apocalypse, chapitres 21 et 22. RéflexionLa nuit de Pâques, j'ai fait un rêve. Une jeune adolescente était là devant moi. Ses yeux verts, pleins de colère, perçaient les ténèbres de leur lumière vive. Sa robe était rouge de sang. Elle me dit : « Mon nom est Vérité. Regarde les agneaux égorgés ! » J'aperçus, rassemblés sur les montagnes pelées, des millions de morts, nourrissons, fillettes et garçons, femmes et hommes, vêtus de blanc. Ces gens provenaient de toutes les guerres et les famines du monde : du Tibet, d'Afghanistan, d'Irak; du Rwanda, du Soudan et du Congo; de Tchétchénie, d'Algérie, de Palestine et d'Israël; de Colombie, du Chiapas et des États-Unis d'Amérique. Cette foule incalculable des damnés de la terre se tenait là debout en plein désert, silencieuse, tournée vers la ville éternelle, Jérusalem, en attente du grand jugement final. Le soleil de midi dardait à plomb ses rayons et une odeur de cadavres envahissait la terre. Pris de nausée, je criai : « Malheur, malheur, la terre clame vengeance pour le sang innocent des égorgés. La loi de Caïn s'est imposée partout. Nous sommes perdus ! » La jeune messagère me lança : « Silence, regarde la Jérusalem nouvelle qui descend du ciel ! » La ville sainte paraissait transfigurée par le soleil et ses pierres brillaient comme l'or. Ses fortifications et ses murailles avaient disparu et ses maisons irradiaient comme les pierres les plus précieuses. Sa lumière illumina le monde entier et les ténèbres disparurent complètement. « Voici la tente de Dieu avec les hommes, et il dressera sa tente avec eux, et ils seront ses peuples, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort désormais ne sera plus; deuil, cri, douleur désormais ne seront plus, car les premières choses s'en sont allées. » Sur l'esplanade du mont Sion, il n'y avait pas ni Temple, ni églises, ni mosquée. Trois grandes tentes étaient dressées, une pour Moïse, une pour Jésus et une pour Muhammad. Juifs, Chrétiens et Musulmans accédaient librement à l'esplanade et devisaient joyeusement. Tous et toutes se prosternaient devant l'Unique, adhérant aux ordres d'Allah à Moïse : « Aime le Seigneur ton Élohîm. De tout ton cur aime-le. De toute ta vie. De toute ton intelligence. Aime ton compagnon comme toi-même. » Du mont Sion surgissait une source aux eaux abondante formant quatre fleuves qui irriguaient le désert tout autour. Des vignes, des oliviers, des vergers aux fruits délicieux bordaient ces rivières. Deux peuples se partageaient fraternellement la terre sacrée, ouverte à tous les dispersés de la terre. La descendance d'Abraham enfin rassemblée vivait en sécurité sur la terre de leurs ancêtres, enfants d'Ismaël et d'Israël, héritiers de la promesse. La paix régnait, les fusils et les chars avaient été recyclés en charrues et en tracteurs. L'eau coulait avec abondance sur ces deux nations confédérées. Soudain, tel un coup de tonnerre, les morts poussèrent une clameur assourdissante : Hallelu-Ya, Allah we Akhbar. Alors la foule délirante, hurlant de joie, dansant et bondissant, accourut vers la montagne et pénétra dans Jérusalem. Retrouvailles, étreintes, baisers, poignées de mains, rires, fêtes et banquets. Shalom ! Salam ! Tous avaient enfin droit à la vie et entraient librement dans la ville de la Paix universelle. À ce moment, je me suis réveillé. Sur l'écran de la télé devant laquelle je m'étais endormi, on voyait Ariel Sharon conversant avec des soldats à Jénine, au terme de l'occupation sanglante de la petite ville. L'un d'eux remettait en question la moralité de tant de violence faite à la population civile. « L'armée israélienne doit continuer sa mission, martelait le Premier ministre souriant; à la guerre comme à la guerre ! » Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal. Chronique
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