|
Une seule loi qui nous libère
Matthieu 22,34-40
Malheureusement, l'homme, qui avait reçu la loi comme un cadeau de Dieu pour le rendre libre, a finalement mis la loi, au dessus du bon sens, au-dessus de la dignité humaine…
Chaque année, les volumes de droits s'enrichissent de nouvelles lois, de nouveaux règlements. Bien sûr, la société évolue et il faut bien s'adapter, mais jusqu'à quel point? Quelqu'un tente un jour de sécher son chat dans un four à micro-ondes et aussitôt un nouveau règlement oblige les fabricants à mentionner dans le mode d'emploi que cela ne se fait pas … Quelqu'un se tue au volant de sa voiture parce qu'il n'a pas mis sa ceinture de sécurité et voila une loi pour nous obliger à la porter… et la palme revient sans aucun doute à nos briques de lait suisse sur lesquelles figurent bien visiblement : « Info allergie : attention ce produit contient du lait! »
De plus en plus de lois… et de moins en moins de bon sens et de réflexion! Nous ne voulons plus avoir à choisir, à réfléchir… Notre société est devenue championne de la non-responsabilité. Peut-être parce qu'à force de vouloir tout maîtriser, des notions comme la chance, le hasard ou la fatalité ne sont pus acceptés. Du coup, le but ultime est de se dégager de toute responsabilité. Et pour cela, il faut des lois derrière lesquelles se protéger, se cacher : plus de choix, donc plus de responsabilité! .... et plus de liberté… parce que finalement, ça va ensemble… La loi, proposée comme libératrice, « gage de liberté », par Dieu au départ est devenue un poids, un joug posé sur les épaules des êtres humains.
Tout au long de son ministère, Jésus va dénoncer ce phénomène (qui n'est de loin pas nouveau!). Dans ces discours, il remet toujours la dignité humaine au premier plan. L'homme a été créé pour vivre digne, libre et heureux et non plié, enfermé sous le poids de ses fautes. Il dit et redit que ce n'est pas l'homme qui est au service de la loi, mais la loi qui est au service de l'homme! Et en cela, il dérangeait : il remettait le pouvoir de la loi en question! ... Et il en est mort…
Il nous propose un autre mode de pensée, une autre logique : celle de l'Amour. Quand les pharisiens viennent lui demander quel est le plus grand commandement, le plus important, ils pensent que c'est une fausse question : aucune loi ne peut être au-dessus des autres… Elles sont toutes également importantes, n'est-ce pas?... Et bien Jésus ne va pas dans ce sens. Il répond : « Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ton intelligence. C’est là le commandement le plus grand et le plus important. Et voici le second commandement, qui est d’une importance semblable : Tu dois aimer ton prochain comme toi–même. Toute la loi de Moïse et tout l’enseignement des prophètes dépendent de ces deux commandements. » (Matthieu 22,37-39)
Si nous étions au fond suffisamment capable d'Amour envers Dieu et envers nos frères et sœurs en humanité, la loi retrouverait son rôle de guide générateur de liberté. Car aimer l'autre signifie vouloir sa dignité d'être humain debout et libre… et nos actes seront alors toujours emprunt de respect. « Aime, mais aime vraiment et fais ce que tu veux » dit St Augustin dans le même ordre d'idée.
Ce n'est pas simple, c'est vrai… mais nous avons en Jésus un modèle vers lequel tendre : il nous a aimé jusqu'à en mourir! Il nous a montré un chemin d'Amour possible jusqu'au bout du bout! Et en cela, il nous a libéré du poids de la loi et de la logique du fautif puni!
Retour au début de la série
Suite de l'article :
C'est à la liberté que vous êtes appelés
Chronique
précédente :
L'eau de Mara, eau de liberté
|