chronique du 26 mars 2010 |
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Oscar et la dame RosePhoto © Alliance Vivafilm France 2009. Drame poétique de Éric-Emmanuel Schmitt L’originalité de cette œuvre écrite et réalisée par Éric-Emmanuel Schmitt repose sur le sujet tabou et délicat qu’elle aborde : la préparation à la mort d’Oscar, un enfant malade. Lorsque celui-ci entend qu’il va mourir, il se ferme et ne veut plus parler à personne, sauf à Rose, une ancienne lutteuse devenue livreuse de pizza. La franchise désarmante de Rose va réussir à le sortir de son mutisme. Le lien de confiance se tisse tranquillement entre les deux personnages. Rose va aider Oscar à exprimer ce qu’il vit dans des lettres à Dieu. Fait intéressant, ce n’est pas un prêtre ou un professeur qui initie le petit Oscar à Dieu, mais plutôt une ancienne lutteuse au langage à la fois rustre et profondément authentique. Elle a su lui parler de Dieu dans des mots de la vie de tous les jours et l’initier à entrer en relation avec lui. De quel Dieu s’agit-il? Pour mieux comprendre qui est Dieu, Rose décide d’amener Oscar à une vielle chapelle. Dans celle-ci elle lui montre Dieu : Jésus crucifié. Le petit Oscar est d’abord déçu de voir que son Dieu n’est pas si puissant. Puis, Rose lui fait comprendre que la force de ce Dieu est que lui aussi est passé par la souffrance et la mort. Oscar admet qu’un Dieu comme ça lui parait sympathique. Rose lui demande alors de regarder le visage du Christ mort en croix. Le visage de Jésus marqué par la mort reste serein malgré tout. Par cette image du crucifié, Rose lui montre comment garder confiance malgré la fin de sa vie qui s’en vient. Dans la douzaine de jours qui lui reste à vivre, Oscar va découvrir ce que sont la vie, l’amour, le pardon et, ultimement, ce qu’est la mort. Avec le temps, un changement important s’opère : ce n’est plus Rose qui aide Oscar, mais bien l’enfant qui aide les adultes autour de lui à apprivoiser la mort qui vient. La souffrance et la mort injuste est un thème qui revient à plusieurs reprises dans la Bible que ce soit avec l’histoire de Job, les propos de Qohélet mais surtout avec la crucifixion de Jésus. Curieusement, le grand absent du film est le ressuscité. La foi à la résurrection n’est jamais explicitée. Par contre, la mort n’est pas présentée comme la fin de tout. Elle est présentée plutôt comme un point d’interrogation, comme une expérience dont on ne connaît pas le dénouement, mais qui ne doit pas nécessairement nous effrayer.
Le tout donne un film, extrêmement touchant permettant aux spectateurs de réfléchir sur la vie et la mort par une histoire à la foi fantaisiste et très réelle. On en ressort bouleversé par les émotions qu’elle nous fait vivre. Je vous conseille vivement d’aller ce voir film ou de lire le livre du même nom écrit par Éric-Emmanuel Schmitt. Article précédent : |
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