chronique du 10 janvier
2006
|
|||||
Qui est cet
homme? Jésus selon saint Marc Le Lectionnaire dominical nous fera parcourir lÉvangile selon saint Marc tout au long de lannée qui vient. Comme lévangéliste lindique dès la première phrase, il se propose de nous présenter la personne de Jésus qui est le Christ et le Fils de Dieu. À ce double titre, il est la Bonne Nouvelle du salut de Dieu en train de se réaliser parmi les êtres humains. Marc nous invite donc à partir à la recherche de cet homme, en ne cessant jamais de nous demander : Qui est-il? À la différence des autres évangiles, celui de Marc se présente en format compact. Sa brièveté notamment donne au récit une allure nerveuse, reflétée par les nombreux « aussitôt » qui scandent le récit. Par exemple, les nombreux déplacements effectués par Jésus lors de sa première journée de ministère (1, 1-34) suivent un rythme accéléré qui traduit bien lurgence de proclamer le royaume de Dieu et de le rendre proche des humains. Comme un semeur, Jésus est sorti du Père pour semer la Bonne Nouvelle de son amour dans le cur des hommes. On remarque aussi lempressement des disciples à répondre aux appels de Jésus Le dépouillement de Marc nous fait approcher le mystère de Jésus qui se révèle toujours en clair-obscur, obligeant les hommes à un effort soutenu de discernement. En effet, toute la première partie de lévangile (1, 14-8, 30) est traversée par la question de lidentité de Jésus : Qui est cet homme ? Celle-ci suscite létonnement, la stupéfaction, dans certains cas lhostilité. Jésus ne laisse personne indifférent. Les foules sont dabord frappées par lautorité de son enseignement qui émane autant de ses actes que de ses paroles : elles nont jamais rien vu de pareil (1, 27 ; 2, 12). En revanche, les scribes et les docteurs de la Loi confrontent Jésus au sujet du jeûne (2, 18-22), du sabbat (2, 23-28), des traditions des pharisiens (7, 1-23), du mariage et du divorce (10, 1-12). Par sa manière de distinguer révélation divine et tradition humaine, Jésus ne fait quaccroître lhostilité des autorités religieuses qui ne voient en lui quun blasphémateur, voire un possédé (3, 22-30). Marc trace un portrait austère et mystérieux de Jésus. Il évoque avec sobriété sa tendresse et ses émotions, sa joie et sa peine devant les diverses situations des personnes rencontrées sur sa route, son affection et son attachement pour ses disciples (1, 40-44 ; voir aussi 10, 46-52). Jésus est un homme oui, mais investi dune autorité surnaturelle quil détient de sa relation filiale avec Dieu. En effet, Jésus est Fils de Dieu, comme lannonce le premier verset de lévangile. Lors du baptême et de la transfiguration, la parole du Père déclare qui est Jésus: le Fils bien-aimé. Cette relation unique avec le Père lui confère une autorité divine, notamment lorsquil remet les péchés et se déclare maître du sabbat. Il exerce aussi un pouvoir souverain sur l'âme et le corps des personnes en les guérissant de leur maladie et en les libérant desprits mauvais, et sur la nature en maîtrisant les éléments déchaînés. Marc raconte donc le ministère
évangélique, la mort et la résurrection de celui
que l'Église reconnaît comme Fils de Dieu, comme lannonce
la profession de foi du centurion romain devant la croix. Toute la vie
du Christ atteste quil a reçu sa mission de Dieu. À
travers la simplicité et le mystère dont il entoure Jésus,
Marc veut susciter chez les croyants une recherche continuelle
du Christ, le Fils de Dieu, en qui ils mettent leur foi.
Yves Guillemette, ptre
Chronique
précédente :
|
|||||
|
|||||