chronique
du 3 juin 2003
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Besoin de vacances?
Cher bon Dieu, Je prends quelques minutes de mon temps pour t'adresser cette lettre. Il me semble que tu aurais besoin d'un peu de vacances, comme le jour où tu t'es reposé après ton uvre créatrice. Tu as connu une année fort occupée. On t'a sollicité de toutes parts. Les chefs des nations belligérantes t'ont appelé avec les noms divins qui leur sont familiers, te demandant de prendre position et de bénir leur entreprise. Après tout, ne dit-on pas que tu es le Tout-Puissant? À la fin, tu ne devais plus savoir à quels saints te vouer. Il n'est pas facile d'être en conflit avec soi-même et d'avoir à choisir lequel de tes enfants mériterait tes faveurs. Maintenant que le plus dur est passé, et que l'on s'affaire à la reconstruction de la paix, on n'entend plus parler de toi. Bizarre! Les hommes peuvent dorénavant s'occuper par eux-mêmes de cette tâche. Tu peux donc dormir sur tes deux oreilles et penser à prendre un peu de repos. Pourquoi ne viendrais-tu pas prendre tes vacances au Québec? Tu apprécieras certainement ce petit coin de la planète. C'est assez tranquille, même si parfois nous avons nos petits conflits; mais ils font rarement les manchettes dans le vaste monde. C'est donc l'endroit idéal pour prendre des vacances incognito. Et puis, si tu viens chez-nous, je suis certain que tu vas apporter le beau temps dans tes valises. Quelle chance pour nous! Ce sera un été exceptionnel et inoubliable. Tu te trouveras aussi en pays de connaissance. Il y a beaucoup de fils d'Abraham, celui que tu as établi bénédiction pour tous les peuples de la terre. Mais à bien y penser, je te conseille de te faire discret et le plus neutre possible. S'il fallait que quelqu'un s'aperçoive ou ait la révélation que tu es parmi nous, cela pourrait causer du trouble. Les hommes sont si prompts à mettre la main sur toi, à t'enfermer dans les limites étroites de leurs concepts, plutôt que de consacrer leur vie à te chercher en respectant ta liberté à être ce que tu es ou à être ce que tu seras toujours. Et les hommes, quand ils ont la conviction de te posséder, ils se mettent à se chamailler. Je pense que ce n'est pas ce que tu veux. Tu préfères que les hommes continuent de te chercher même s'ils t'ont trouvé. Tu te rappelles : c'est saint Augustin qui a dit cela un jour. Mais j'y pense. Tu dois être du genre à apporter des dossiers de travail même durant tes vacances. Je te vois assis sur les rives du fleuve Saint-Laurent ou au bord d'un lac, ou bien en randonnée par monts et par vaux, voire attablé dans un café terrasse. J'imagine les idées qui te trottent dans la tête en regardant les humains qui vont et viennent autour de toi. Je t'entends réfléchir : Ah! s'ils pouvaient vivre comme des frères et des surs, malgré leurs différences! S'ils pouvaient m'appeler avec le nom que je préfère entre tous et qui m'est si familier : Père! Il me semble que ton dossier portant sur la paix serait moins lourd, car les hommes t'aiderait à le porter. Et cela se répercuterait sur les autres dossiers, comme celui de la justice, de lutte contre la pauvreté, du développement international, etc. Je te laisse sur ces mots. Il t'appartient maintenant de répondre à l'invitation. Mais je comprendrai, tu sais, si tu décides de ne pas prendre de vacances. Comment l'Amour pourrait-il cesser d'aimer, au point de mettre en péril l'avenir de l'humanité? Yves Guillemette, ptre
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