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Coups de coeurs
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chronique du 9 octobre 2001
 

Pour l'amour du ciel!

 

Il est bien difficile d'échapper à l'onde de choc des attentats terroristes qui ont frappé tout récemment les États-Unis. Les analyses de toutes sortes ont foisonné, tout autant que les réactions personnelles et les déclarations officielles. Malgré tout, l'incertitude pèse sur l'avenir car un acte de violence d'une ampleur aussi effroyable réclame justice. Mais cette justice passera-t-elle par la guerre, la diplomatie, la recherche de la paix, l'identification des causes d'une telle haine contre l'occident ? La violence entraînera-t-elle d'autres violences ? La mort de victimes innocentes sera-t-elle réparée par la mort d'autres victimes innocentes ? Les nations prendront-elles le sentier d'une guerre de religion, mêlant Dieu à un conflit qui démontrerait encore une fois comment on le connaît si mal ? Nul ne le sait pour le moment. Mais ce que l'on sait, c'est que l'homme pourtant civilisé n'a pas encore épuisé sa capacité d'inventer des horreurs.

     Il est heureux que les chefs religieux se soient réunis pour prier, dénoncer les attentats et appeler les fidèles des trois grandes religions monothéistes à la paix et à la compréhension réciproque. C'était une façon de sortir du sentiment primaire qui ferait dire : mon Dieu est plus fort que le tien! Les religions ne sont pas exemptes de fanatiques et d'intégristes qui se nourrissent d'elles pour défendre leurs causes et imposer une vision du monde où le bien et le mal se tranchent au couteau. Il s'est trouvé, même parmi les disciples de Jésus, quelques-uns pour lui demander de faire descendre le feu du ciel sur les villages samaritains qui avaient refusé leur hospitalité. Ils avaient oublié que précédemment Jésus avait exhorté la foule qui le suivait à l'amour des ennemis.

     On ne peut nier le principe que tout être humain doit assumer la responsabilité de ses actes et que tout crime doit faire face à la justice. Lorsque la haine déchaîne une violence extrême, l'amour des ennemis ne signifie pas la démission mais la recherche de tout ce que l'être humain est capable d'accomplir de bien. Le défi est grand, car l'amour du prochain doit se frayer un chemin à travers le nécessaire respect du droit, sans verser dans un idéalisme qui élude les causes du problème.

     Alors que l'Occident chrétien célèbre l'Action de grâce, nous pouvons nous interroger sur les motifs de rendre grâce cette année-ci. Nul doute que nous puissions rendre grâce à Dieu de nous avoir révélé son amour à travers Jésus. Mais cette révélation est lourde de conséquences car, une fois que nous l'avons reconnue, il faut nous rendre disponibles à la transformation que cet amour divin opère dans notre coeur. Et cet amour a des répercussions sur le regard que l'on porte sur les hommes nos frères.

Yves Guillemette, ptre

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