chronique
du 5 décembre 2000
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Recevoir le salut à bras ouverts
Comme toutes les mamans du monde, Marie est penchée au-dessus du berceau et contemple son petit trésor. Un sourire émerveillé enjolive son visage. Un sourire tout aussi expressif embellit la figure de Joseph. Serrant Marie à la taille, il lui chuchote dans le creux de l'oreille que leur bonheur est né lorsque l'enfant est entré dans leur vie et dans celle du monde. La visite de nombreux bergers ne leur avait pas encore donné le temps de savourer leur joie de nouveaux parents. Tous s'étaient penchés sur l'enfant avec admiration et s'étaient émerveillés de son joli minois. Marie prend son petit Jésus dans ses bras et le serre sur sa poitrine. Elle l'élève maintenant jusqu'à ce que leurs trois visages se rencontrent dans un face à face émouvant. Dans ce mouvement subit d'ascension, le petit ouvre les yeux et leurs regards s'embrassent. Quelques semaines plus tard, le vieillard Syméon tiendra à son tour l'enfant Jésus que ses parents viennent présenter au Seigneur Dieu, au lieu dit de sa présence à Jérusalem. Le vieillard incarne à lui seul l'espérance de tout un peuple et, sous l'impulsion de l'Esprit Saint, reçoit le salut à bras ouverts. Il tient dans ses bras la gloire d'Israël et la lumière des nations. On aurait beau caresser les plus grandes ambitions pour un enfant, celle de Syméon les surpasse tous. Deux milles ans se sont succédés depuis ces lointains événements, on croit aujourd'hui que cet enfant est le Fils de Dieu. Au cours des siècles, on a beaucoup réfléchi sur sa nature et sa relation avec Dieu et les hommes. Mais la fête de Noël nous rappelle encore une fois que Dieu s'est donné aux hommes avec la générosité de l'amour dont lui seul détient le mystère. Dieu aurait pu s'introduire dans le cours de l'histoire humaine avec la puissance fracassante que l'on attend naturellement d'une divinité. Mais il a choisi la discrétion et la fragilité d'un enfant. Dès les premières heures de son existence sur terre, il a voulu être protégé, cajoler, entouré d'affection. Il a voulu être dépendant d'un père et d'une mère, acceptant d'apprendre ce qui constitue l'existence humaine. Selon les mots de l'hymne aux Philippiens, le Fils de Dieu s'est abaissé pour prendre notre condition humaine. Tel est le mystère de l'amour de Dieu. Pour entrer dans ce mystère, il faut à notre tour nous pencher sur l'enfant de la crèche, le prendre dans nos bras et l'élever au bout de nos bras pour que son regard pénètre le nôtre et nous révèle que le salut offert par Dieu est de nous élever à la condition de fils et de fille de Dieu. Ce salut, c'est en ouvrant les bras que nous l'accueillons et, en le serrant sur notre poitrine, nous entendrons battre le cur de Dieu. Je vous souhaite un très joyeux Noël. Yves Guillemette, ptre Chronique
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