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L’amandier, symbole de la vigilance divine
Sylvain Campeau | 13 décembre 2021
L’amandier, dont la floraison est très printanière, est le symbole de la vigilance mais aussi d’une certaine fragilité car ses fleurs sont sensibles aux derniers frimas. C’est dans le récit de la vocation du prophète Jérémie que ce symbolisme est exploité.
Devant l’appel de Dieu, Jérémie objecte qu’il n’a pas le droit de parole pour participer activement à la vie publique : « Ah! Seigneur Dieu, je ne saurais parler, je suis trop jeune. » (1,6) Mais l’âge n’est pas un critère pour Dieu ; on se rappelle que c’est David, le plus jeune des fils de Jessé, qui recevra l’onction et deviendra roi d’Israël après Saül (voir 1 S 16,1-13).
Que vois-tu?
Le récit de la vocation de Jérémie est suivi d’une vision où l’amandier symbolise la vigilance divine :
La parole du Seigneur s’adressa à moi : « Que vois-tu, Jérémie? » Je dis : « Ce que je vois, c’est un rameau d’amandier. » Le Seigneur me dit : « C’est bien vu! Je veille à l’accomplissement de ma parole. » (Jr 1,11-12)
L’auteur du récit joue sur l’assonance de deux termes. Le nom de l’amandier en hébreu (shaqéd) évoque le Seigneur vigilant (shoqéd). La parole du Seigneur est donc efficace parce qu’il veille lui-même à son accomplissement.
Ce symbolisme de la vigilance est reporté sur l’un des objets du mobilier Temple de Jérusalem : la menorah. Ce chandelier portait au bout de ses branches des calices d’or en forme de fleur d’amandier pour la même raison : une fois allumé, il était le signe de la présence divine et les fleurs symbolisaient sa vigilance (voir Ex 25,33).
Diplômé en études bibliques (Université de Montréal), Sylvain Campeau est responsable de la rédaction.