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Déterminer les objectifs
Si les objectifs non pas été déterminés à l’avance, voici une façon de procéder.
Ouvrir des possibilités
Il est avantageux de commencer en présentant le large éventail des possibilités qui s'offrent à un groupe biblique. Donnez aux personnes présentes une idée de tout ce que peut être un groupe biblique, des objectifs différents qu'il peut poursuivre, des accents divers que l'on peut vouloir donner à la démarche. Ainsi il existe des groupes qui s'intéressent davantage à l'étude de la Bible, et, parmi eux, certains veulent surtout s'intéresser à l'histoire et d'autres davantage à l'aspect littéraire. Il existe d'autres groupes qui cherchent plutôt à se laisser interroger par le texte biblique, ou encore qui veulent d'abord partir de leurs questions sur la foi chrétienne. Vous retrouverez ici les deux pôles de la lecture biblique dont nous avons déjà parlé : la connaissance de la Bible (comprendre les textes, se retrouver dans la Bible. surmonter les difficultés), et le cheminement de foi (signification dans ma vie, éclairage sur certains problèmes concrets). Chaque groupe doit trouver sur quelle dimension il veut mettre l'accent, sans jamais exclure totalement l'autre. En montrant le large éventail des possibilités, vous permettrez au groupe de se sentir très libre de fixer ses objectifs en fonction de ses attentes et de ses besoins.
Recueillir les attentes
Une fois que vous avez montré les nombreux visages que peut avoir un groupe biblique, vous pouvez inviter chacun à exprimer les raisons pour lesquelles il est venu à la rencontre, les motifs pour lesquels il est intéressé à participer à un groupe biblique. Il sera utile que vous résumiez en quelques mots l'intervention de chaque personne et que vous l'inscriviez sur un tableau ou de grandes feuilles de papier ou de carton. Ainsi, chacun sera assuré qu'il a été bien compris et que son point de vue est aussi important que celui de l'autre, même s'il s'est exprimé moins bien, timidement, en peu de mots ou avec peu de conviction.
Les raisons qui poussent les gens à vouloir participer à un groupe biblique peuvent être extrêmement diversifiées, et nous vous indiquons les principales pour que vous ne soyez pas pris au dépourvu :
- raisons culturelles : On veut connaître davantage l'histoire, les façons de penser, la société au temps de la Bible;
- raisons spirituelles : On veut rencontrer le Seigneur, prier avec la Bible, trouver des modèles pour nourrir sa vie de foi;
- raisons morales : On cherche des réponses à des questions précises, à des problèmes, on veut des règles de conduite;
- raisons philosophiques : On cherche un sens à la vie, à l'existence;
- raisons apologétiques : On cherche des réponses aux objections des Témoins de Jéhovah ou d'une autre secte religieuse, on veut pouvoir justifier sa vie chrétienne dans l'Église à l'aide de la Bible;
- raisons catéchétiques : On reconnaît qu'avec tous ces changements survenus depuis vingt ans dans l'Église, on est un peu mêlé, et on désire profondément faire de l’ordre, retrouver l'essentiel de la foi.
Soyez vigilant pour ne pas laisser certaines personnes plus volubiles orienter le groupe malgré lui. Il peut suffire d'une ou deux personnes qui s'expriment plus facilement et qui ont déjà des idées très précises pour que d'autres, plus timides et moins sûres d'elles, n'expriment pas ce qu'elles attendent et consentent silencieusement à suivre l'orientation exprimée. Si quelqu'un vous dit quelque chose comme : « Moi, c'est un peu la même chose que madame demandez-lui de le dire en ses propres mots. Il est sûr que si des objectifs ont été fixés par certains membres seulement, il faudra s'attendre à ce que des conflits surgissent ou à ce que des gens se retirent.
À mesure que les gens s'expriment, vous pouvez commencer à vous faire une idée de la physionomie du groupe. Des tendances vont se dessiner, que vous pourrez faire apparaître clairement au groupe en résumant les interventions et en regroupant celles qui sont apparentées, tâche qui vous sera facilitée si vous avez pris la peine d'écrire l'essentiel des interventions sur des feuilles ou un tableau, comme il a été suggéré plus haut.
Négocier les objectifs
Les attentes exprimées et les tendances qui se dessinent sont des éléments à partir desquels une véritable négociation s'engage entre les participants pour savoir quels objectifs on va poursuivre comme groupe. Essayez de déterminer d'abord l'accent principal qui intéresse les gens, et d'obtenir un accord là-dessus (soit sur une meilleure connaissance de la Bible, soit sur la signification dans la vie). Puis, autour de l'accent que le groupe s'est entendu pour retenir, essayez de préciser davantage les objectifs, en tenant compte des attentes qui ont été exprimées. Si, par exemple, l'accent est mis sur la connaissance de la Bible, est-ce qu'on souhaite se familiariser avec l'Ancien Testament ou clarifier une série de questions que l'on a sur la Bible? Si l'accent est mis sur la signification dans la vie, est-ce qu'on veut regarder dans la Bible des thèmes importants de la vie actuelle (justice, prière, mariage, etc.), ou partir de problèmes précis et explicites (« J'ai de la difficulté dans mon mariage, je cherche la volonté du Seigneur sur cette situation »)?
Pour faciliter la négociation et permettre à chaque personne de donner vraiment son point de vue, il peut être utile de subdiviser le groupe. On peut regrouper les participants en petits groupes de deux ou trois, et mettre ensuite en commun les préférences de chaque sous-groupe. Si deux points de vue subsistent, on peut suggérer de se subdiviser cette fois en deux sous-groupes plus nombreux (de cinq, par exemple), pour rechercher un consensus. (Veiller à ce que des tenants des deux tendances se retrouvent dans chaque sous-groupe.)
Le plus grand danger à éviter à cette étape mérite d'être signalé. Il se présente lorsque quelqu'un, dans un louable effort de conciliation, propose un super-objectif qui englobe tous les objectifs particuliers, ou encore une formulation suffisamment élastique pour que tout le monde s'y retrouve. Soyez vigilant et n'acceptez pas ce compromis. Ce serait la meilleure façon de faire naître tôt ou tard des conflits, puisque chaque personne ou sous-groupe va continuer à poursuivre des objectifs différents : au cours des rencontres, chacun tirera la couverture de son côté, et des tensions et frustrations apparaîtront inévitablement.
Chronique
précédente :
La première rencontre
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