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chronique du 17 février 2009
 

Carême - péché - conversion

Lorsque je donnais le cours sur l’expérience religieuse aux intervenants pastoraux, combien de fois ne m’a-t-on pas interrogé sur le péché pour en obtenir une notion plus précise. Je faisais face aussi à un autre problème :  comment parler du péché à une génération qui reproche à l’Église d’avoir imposé à tout un peuple la tutelle judéo-chrétienne. Il n’y a évidemment pas de réponses simples à ces questions. Je profite du Carême pour réfléchir avec vous sur la notion de péché en lien avec une réalité fondamentale de l’existence d’Israël : l’Alliance et en particulier avec sa charte : le Décalogue, communément appelé les dix commandements.

Tout d'abord, permettez-moi une touche d'humour

Est-ce parce que je ne me sens plus d’âge à le faire (un bel euphémisme pour éviter de dire que je suis devenu plus ou moins vieux !), mais aujourd’hui, je suis de moins en moins porté à « tenter ma chance » ou à « jouer avec le feu ». C’est sans compter les risques involontaires que l’on est obligé de prendre, comme sortir de chez soi, circuler à bicyclette à Montréal, traverser à pied certains carrefours où le coup d’accélérateur sur le feu jaune très avancé est monnaie courante à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Ces quelques exemples nous montrent qu’on n’a plus besoin de jouer avec sa vie de façon gratuite.

Des permissions aux commandements

Avant :
— Je faisais du pouce pour me rendre à Québec ou en Gaspésie.
— Je buvais du lait non pasteurisé et on se chicanait à qui mieux pour savoir qui s’emparerait de la crème sur le dessus de la pinte de lait.
— Je fumais sans bon sens des cigarettes et c’est une fois, dans la quarantaine que j’ai constaté que ça me rendait malade.
— Je mangeais des pizzas toutes garnies et des chips bourrées de cholestérol en regardant un film à la télévision le vendredi soir.
— Je buvais de l’alcool en grande quantité sans craindre les maux de tête du lendemain ni la cirrhose du foie.
— Je buvais l’eau des rivières lorsque j’allais en camping sans me demander si elle était polluée ou contaminée; et je dormais à la belle étoile sans me soucier des ours ou des loups, et même dans des parcs en ville sans me soucier d’être attaqué ou taxé.
— Je mangeais mes légumes et mes fruits sans nécessairement les laver, car on ne craignait pas les pesticides, même si on faisait un usage abondant de DDT pour tuer les moustiques et autres bestioles.
— Je roulais sans boucler la ceinture de sécurité qui n’était pas obligatoire et je ne craignais pas que les viaducs s’effondrent sur l’autoroute.
— Je fréquentais des écoles, des bureaux, des édifices qui avaient été isolés à l’amiante. Même certains matériaux utilisés dans les maisons portaient la marque de l’amiante, comme les panneaux que mon grand-père mettait derrière son poêle à bois pour servir de coupe-feu.
— Je sortais dehors en plein hiver sans tuque, sans gants, sans bottes, sans foulard et le manteau tout déboutonné.
— Je lisais souvent mes romans en cachette, dans la noirceur de ma chambre, en « m’arrachant les yeux ».
— Je ne me brossais pas les dents au moins une fois par jour.
— Je m’exposais au soleil sans enduire ma peau de crème solaire.
— Je n’avais pas peur des foules ni de la police, et j’ai participé à des manifestations pour la paix ou pour des causes concernant la justice.
 
Jusqu’à 14 ou 15 ans, je ne prenais pas de chance avec Dieu : je faisais ma prière mentalement avant de me coucher pour ne pas aller en enfer.

Aujourd’hui j’oublie, sans aucun doute d’autres comportements du temps de ma jeunesse. Mais aujourd’hui, je fais tout le contraire, sans pour autant me considérer comme un lâche ou un lâcheux, ou avoir renié mes idéaux de jeunesse. Comment expliquer cela ?

Notre société a mis Dieu à la porte avec ses commandements, mais ne les a-t-elle pas remplacés par d’autres interdits, beaucoup plus nombreux et contraignants, pour nous inciter à vivre correctement en société. D’autre part, je fais partie de la génération des baby-boomers, qui apprend au jour le jour que cette vie terrestre est limitée et que l’âge est un maître de sagesse inexorable.

Mon image de Dieu a évolué avec les étapes de la vie que je traverse à grand pas. D’un Dieu juge et punisseur, je me convertis jour après jour au Dieu de Jésus Christ. Je réapprends à risquer ma vie et à croire autrement avec d’autres chercheurs de Dieu.

(à suivre)

 

 

Chronique précédente :
Le livre de l'Exode (6/6)