chronique du 10 juin 2008
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Aventure spirituelle et expérience de foi (6/7) Quels sont mes accommodements raisonnables avec la Parole de Dieu? L'Évangile proclame l'amour et la fraternité, le pardon des offenses, la patience. Un des pièges d'une lecture biblique anémique est la tentation de ne lire que les passages bibliques qui font notre affaire. Par exemple, prenez le temps de méditer ces textes. Que tout se passe chez vous dans la charité (1 Corinthiens 16, 14). Si quelqu'un dit : j'aime Dieu et qu'il déteste son frère c'est un menteur; celui qui n'aime pas son frère qu''il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas (Jean 4, 20). Va d'abord te réconlilier avec ton frère; puis reviens et alors présente ton offrande (Matthieu 5, 24). Si ton frère vient à pécher, réprimande-le et, s'il se repent, remets-lui. Et si sept fois le jour il pèche contre toi et que sept fois il revienne à toi, en disant je me repens, tu lui pardonneras (Luc 17, 3-4). C'est un devoir pour nous, les forts, de porter les faiblesses de ceux qui n'ont pas cette force et de ne point rechercher ce qui nous plaît (Romains 15, 1). Jésus lui répondit : Si j'ai mal parlé, montre où est le mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? (Jean 18, 22). Que personne ne cherche son intérêt, mais celui d'autrui (1 Corinthiens 10, 24). Heureux les artisans de paix car ils seront appelés Fils de Dieu (Matthieu 5, 9). En même temps, l'Évangile fait éclater nos fausses unités, nos sécurités faciles et provoque des conflits parfois graves. Relisons les passages suivants. Ils sont difficiles, mais on ne peut les extraire du Livre de la Parole. Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Car je suis venu opposer l'homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère... (Matthieu 19, 34-35). Cet enfant sera un signe de contradiction (Luc 2, 34). Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple (Luc 14, 26). Maintenant ils ont vu et ils nous haïssent, moi et mon Père (Jean 15, 24). Se faisant un fouet de cordes, Jésus chassa tous les vendeurs du Temple... (Jean 2, 15). Barnadé voulait amener Marc, Paul ne voulait pas. On s'échauffa, et l'on finit par se séparer... ( Actes 15, 39-40). Dans l'Église primitive il y eut des murmures chez les Hellénistes contre les Hébreux. Dans le service quotidien, disaient-ils, on négligeait leurs veuves (Actes 6, 1). La parole de Dieu est plus affilée qu'un glaive à deux tranchants (Hébreux 4, 12). Paroles dures, difficiles et souvent mal interprétées ! Qu'est-ce que Jésus veut dire ? Je ne crois pas qu'il nous invite, comme pourrait le faire le Gourou d'une secte, à rompre nos liens familiaux ou affectifs, ni même à larguer tout ce qui avait pu, jusqu'alors, constituer notre existence. Il nous incite au contraire à faire un choix important et déterminant, et à le placer au centre de notre vie, et donc, par là même à nous décentrer nous-mêmes des choses qui très souvent nous emprisonnent. Il nous invite à un glissement de sens, à une remise en cause de nos valeurs humaines. Qu'est-ce qui importe le plus : réussir notre vie terrestre, qui prendra fin un jour et de laquelle nous n'emporterons rien, ou résusir notre entrée dans la vrai vie, celle qui ne prendra jamais fin et de laquelle nous n'avons à espérer que joie et bonheur ? Toute la question est là, et elle est loin d'être vaine : nous avons malheureusement trop souvent tendance à vouloir saisir l'instant présent et le concret, et à considérer la Promesse de Dieu comme une hypothèse ! Or, c'est loin d'en être une, et le jeu, si on peut l'appeler ainsi, en vaut largement la chandelle. Dans l'opposition de suivre Jésus, il y a bien sûr l'ombre de la croix ! Et cela, plus que toute autre chose, nous fait souvent très peur. Nous n'aimons pas souffrir, nous n'aimons pas non plus les problèmes ou les contrariétés de tous ordres ! Jésus ne les aimait pas non plus et, au moment crucial, il a lui-même demandé à son Père d'éloigner de lui cette « coupe » qu'il ne voulait pas boire. Mais il a cependant fait totalement confiance à Dieu et s'en remis pleinement à sa volonté. Amis lecteurs, si aujourd'hui nous ressentons en nous l'appel de Jésus, quoi qu'il puisse nous demander de faire ou de devenir en son Nom, ne faisons pas de calculs : sachons, comme lui, nous engager dans la confiance. Il pourvoira toujours à nos besoins, bien au-delà de ce que nous pouvons croire ou imagnier. Et quant à nos croix, elles ne seront jamais aussi lourdes que la sienne. Et quand bien même, il se trouvera toujours, sur nos chemins, un « Simon de Cyrène » qui nous aidera à les porter ! Qu'en pensez-vous ?
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