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chronique du 22 avril 2008
 

Dieu de Jacob

La lutte contre Dieu (Genèse 32, 23-33)

Accueillir la Parole

32 23-24 Au cours de la nuit, Jacob se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants. […] 33 Aujourd’hui encore les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse qui est à l’articulation de la hanche, parce que Jacob a été blessé à ce muscle.

Vous vous souvenez

  Vous vous souvenez sans doute de l’épisode de la soupe aux lentilles, où Jacob se débrouille pour voler le droit d’aînesse à son frère, Ésaü. Vous connaissez peut-être aussi l’épisode où Jacob se fait passer pour son frère afin d’avoir la bénédiction d’Isaac (Genèse 27). L’histoire raconte qu’Ésaü avait une dent contre Jacob et avait décidé de se venger de lui en le tuant à la première occasion (Genèse 27, 41-42). Sur les conseils de sa mère Rebecca, Jacob, pour sauver sa vie, doit s’enfuir chez son oncle Laban au pays de Harân sinon c’était terminé pour lui!

  Quelques années plus tard, Jacob souhaite retrouver son frère et envoie des serviteurs sonder les intentions d’Ésaü. La réponse étant favorable, il prépare les retrouvailles. Mais voilà, il ne sait pas dans quel état d’esprit son frère est prêt à le rencontrer. Est-ce que c’est pour faire un bon repas de famille, en se souvenant du bon vieux temps, des bonnes blagues qu’on se faisait, y compris le coup où Jacob s’était déguisé avec de la peau de bête pour passer pour son frère… Ou est-ce qu’Esaü veut le rencontrer pour régler les comptes une fois pour toutes ? Jacob est pris de peur ! Il organise ses « troupes », il dit à sa famille de se séparer en deux, au cas où Esaü décide de liquider tout le monde, il ne peut plus dormir… et c’est à ce moment-là, pendant une nuit d’insomnie, qu’il rencontre un homme et lutte avec lui.

  Cet homme, que Jacob reconnaît être une « incarnation » de Dieu, va le blesser à la hanche et Jacob ne voudra pas le laisser partir avant qu’il ne l’ait béni. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Il y a de quoi s’y perdre ! Quel est le rapport entre les lentilles, Esaü, Jacob, et cet homme dans la nuit que la tradition identifie avec Dieu lui-même et qui blesse Jacob ? À la première lecture, on est perdu !

Il lutte avec Dieu

  Après avoir lutté avec Dieu, Dieu a donné un nouveau nom à Jacob : Israël, qui signifie ‘Il lutte avec Dieu’. Car c’est cela que nous devons faire lorsque nous sommes confrontés à nos peurs. Jacob était sur le point de faire face à sa plus grande peur, son propre frère, et Dieu est venu pour lutter avec lui. Dieu est venu pour lui faire comprendre ceci : « Cette peur qui te paralyse, Jacob, tu ne la vaincras que lorsque tu auras lutté contre elle avec moi et lorsque je t’aurai béni. Cette peur qui te paralyse, tu ne pourras plus fuir devant elle, parce qu’après avoir lutté toute la nuit, tu seras boiteux et tu ne pourras plus courir pour prendre la fuite. Tu ne pourras plus t’en sortir par tes propres moyens, et tu devras affronter ta peur avec la seule chose que tu as : ma faveur. Ne cherche plus à éviter ta peur, ne cherche plus d’astuces pour t’échapper. »

Quelles sont nos peurs et qu'en faisons-nous ?

 Est-ce que nous passons notre temps à faire comme Jacob, à chercher des astuces pour nous en sortir, à user de ruses, de subterfuges, d’artifices, de tromperies… ? Est-ce que nous allons affronter nos peurs, ou est-ce que nous préférons les éviter : ne rien dire par peur que d’autres se moquent ou ne soient pas d’accord, ne pas affronter ce vaurien qui intimide les plus petits que lui… quelle attitude choisissons-nous face à la peur ? Si nous sommes de ceux qui mettent la tête dans le sable comme l’autruche, il est temps d’aller lutter avec Dieu pour lui demander la force d’aller affronter nos peurs !

  Chers lecteurs, il est temps de faire taire la voix des « écrivains à l’eau de rose » de la vie chrétienne et de ceux qui veulent nous tenir loin de nos peurs. Il est temps d’affronter nos peurs, d’en terminer avec elles, et d’appeler la bénédiction de Dieu sur nos vies : « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni ! ».

(topchretien.comLa lutte de Jacob dans La lettre de la semaine - 17 mars 2007).


 

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