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chronique du 1er avril 2008
 

Dieu d'Abraham

Quand Dieu rompt le silence !

Dans le précédent Feuillet biblique, je vous décrivais les fausses images de Dieu qui m’habitent encore. J’y ai démasqué quelques-uns de mes « faux-dieux ». Maintenant, je veux préciser à quel Dieu je veux croire, à quel Dieu je veux donner ma confiance, en quel Dieu je veux fixer mon cœur. Pour ce faire, il faut d’abord que je laisse Dieu m’approcher et me parler. C’est ici que les textes bibliques sont d’un grand secours pour comprendre comment le Seigneur veut me parler en esprit et en vérité.

L'apparent silence de Dieu

  Et Dieu dit... et Abraham répondit... Ces paroles peuvent nous laisser stupéfaits et même incrédules sur la manière dont la Bible nous parle de ce dialogue entre Dieu et Abraham. De prime abord, nous ne connaissons de Dieu que son silence. Ne s’est-il pas effacé derrière le bruit du monde et le tumulte des créatures? Partout des hommes prient et crient leur souffrance tandis que le Ciel semble muet. Même la Bible est coupée de longs intervalles où Dieu semble sourd même aux supplications du peuple élu. Malgré ce que nous pouvons imaginer, le temps des patriarches n’est pas si différent du nôtre. Dieu n’est pas à la disposition des hommes, fussent-ils des patriarches, parce que le plus grand cadeau fait par Dieu à l’humanité est la liberté.

  Et Dieu dit... Adam est le premier qui, dans le Paradis, a connu l’invitation au dialogue. Mais après la chute, Dieu a cessé de visiter Adam et, du milieu du jardin, de s’adresser à lui dans le silence du soir. Plus tard, beaucoup plus tard, il viendra de nouveau parler à un homme, à Noé cette fois, tout en restant muet pour le monde impie qui entoure Noé. Quand il revient des siècles plus tard, il s’adresse à Abraham seul, mais seulement de temps à autre.

  Fils d’Abraham, les rois et les prophètes d’Israël auront beau entendre d’extraordinaires révélations par la voix de Dieu, eux aussi éprouveront le silence de Dieu.

  Même dans la vie du Christ qui est pourtant la Parole de Dieu, une voix du ciel rompra deux fois seulement le silence de Dieu : le jour du baptême et le jour de la transfiguration. Il n’y aura qu’une poignée de privilégiés. Cette voix céleste ne lèvera même pas un instant l’accablant silence qui pèse sur l’agonie et la mort de Jésus. Ce silence en rappelle un autre, pendant qu’Abraham gravissait la montagne pour sacrifier son fils.

  Dans les pages de la Bible, les paroles de Dieu sont rassemblées tout près les unes des autres, mais dans la vie de ceux qui ont vécu l’histoire biblique, les paroles de Dieu, si brillantes, et si invincibles soient-elles, ne sont qu’étoiles et brasiers dispersés dans l’immensité des ténèbres et du silence de Dieu.

Avec Abraham, un dialogue nouveau commence qui durera à jamais

  Dieu entre en dialogue avec Abraham. Ce dernier y découvre progressivement sa mission : quitter son pays vers la Terre de la promesse. Par son obéissance, Abraham deviendra l’ancêtre d’un peuple de prophètes, de porte-parole de Dieu.

  Abraham ouvre le chemin de la vie à tous ceux qui plus tard, comme Moïse, David et Isaïe, entendront la parole de Dieu et la proclameront dans le monde. Il commence cette grande généalogie qui, de rois en prophètes, conduit jusqu’au Christ, la Parole de Dieu, et à l’Église du Christ chargée de répandre la parole de Dieu, dans le monde. En ce sens, on pourrait dire d’Abraham, mieux que de tout autre, qu’il est le Père de l’Église.

Abraham est comme le fil reliant tous les feuillets de la Bible

  En répondant « oui » à Dieu, Abraham nous a fait don du Livre où son peuple a consigné les actes et les paroles de Dieu. Ce Livre pourrait quasiment se résumer par cette seule phrase : Et Dieu dit... Si Abraham fut le confident mystérieux avec qui Dieu conversait comme avec un ami, c’était dans le but de nous transmettre les paroles de Dieu.

  Si les fils d’Abraham nous ont transmis ces paroles et si l’Église ne cesse de nous les traduire et de nous les expliquer, c’est parce qu’à travers Abraham et sa race, elles s’adressent encore à chacun de nous, car chacun de nous est nommé personnellement dans le secret du cœur de Dieu.

  Qu’en pensez-vous, cher lecteur? Comment êtes vous des porte-parole de Dieu?


 

Chronique précédente :
Dieu et ses fausses images