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chronique du 11 septembre 2007
 

Accueillir la Parole

     

Genèse 1, 1 - 2, 3
Le premier récit de nos origines

1,1 Au commencement Dieu créa le ciel et la terre […].
2,3 Il fit de ce septième jour un jour béni, un jour qui lui est réservé, car il s'y reposa de tout son travail de Créateur.

N.B. Les textes bibliques sont tirés de la Bible en français courant (BFC).

  Il y a en fait deux récits des origines dans Genèse (Gn 1,1 – 2,3 et Gn 2, 4-25). Nous avons privilégié le premier à cause de sa présentation plus globale de la création de l’univers.

Réagir au texte

  D’abord, lire le texte lentement pour s’en laisser imprégner. Pour une première lecture, nous serons d’abord attentif à la « musique » de ce texte de style poétique : l'impression que nous ressentons ; ce qui nous surprend, ce qui nous retient, ce qui nous gêne. En lisant la Bible, il est essentiel de voir comment elle résonne en nous : un croyant a la conviction que Dieu s'adresse à lui à travers cette lecture, à travers ce qu'il en reçoit. Apprenons à nous dire nos réactions au texte : joie, résistance ou indifférence, etc. À quoi avons-nous réagi? Qu'est-ce qui nous a heurté? Qu'est-ce qui nous a attiré ?

Interroger le texte

  Après nous être rendu sensible au texte, posons-lui quelques questions :

  Le tout début : un début est toujours soigné, surtout quand il s'agit d'un texte qui se veut d'importance. Que veut dire l'auteur en commençant ainsi? Quel effet veut-il créer?

  Les insistances : des mots, des expressions reviennent à chaque nouvelle création.

Dieu dit... : Dieu crée par sa parole.
et cela fut ainsi... : et cette parole est efficace (sa Parole fait naître les différents éléments du monde en y mettant de l’ordre).
Dieu appela... : Dieu nomme ce qu'il crée.
Dieu vit que cela était bon... : et la création est bonne. Pour l'homme, il est même dit que Dieu vit que cela était très bon : ce n'est pas une vision pessimiste. S'il en est ainsi, cela ne peut qu'avoir des conséquences sur notre vision du monde.
il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le Nième jour... : cette phrase rythme le texte comme un refrain, répondant au Dieu dit... de chaque nouvelle étape de création.
• le texte insiste aussi sur d'autres expressions : Dieu sépara..., ...selon son espèce... Ces deux types de notation ont un point commun : elles nous indiquent que ce récit de création porte le souci de la différence : pour les auteurs, la création appelle la diversité.


La construction du texte : quelques remarques

  L'extrême liberté de l'auteur biblique : le choix du mode d’expression fait penser à un poème.

  La régularité du rythme : les répétitions sont constantes, mais dans un ordre très étudié. Cela nous appelle à être attentifs à l'agencement du texte et à ses ruptures. Dans cette perspective, nous constatons que le seul moment où le rythme change, c'est lors de la création de l'homme. Il faut donc y être attentif.

La création de l’homme

  Pour la première fois, Dieu parle à la première personne du pluriel et exprime son intention de s’impliquer avec sa créature : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre (v. 26). Deux répétitions lui donnent un accent particulier :

Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu,
il créa l'homme et la femme. (v. 27).

  Dieu ne crée pas seulement l'homme, mais l'homme et la femme, à son image. La dualité sexuelle est voulue. Et Dieu les bénit en leur donnant la mission d'être féconds, de se multiplier et d'être maîtres de tout ce qui va et vient sur la terre.

  Le récit se distingue par sa réflexion sur les relations entre Dieu et sa création, entre Dieu et l'homme et, enfin, entre l’humanité et le monde. La façon dont le texte met en valeur ces relations nous révèle que là est son message essentiel. C’est donc sur ce sujet qu'il faut l'interroger, bien plus que sur le « comment » de cette création. L’humanité est constituée « gardienne de la création ». Qu’en avons-nous fait?

 

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