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chronique du 16 mai 2006
 

Vie et histoire de groupe

Le mouvement des Cursillos (2e partie)


Que se passe-t-il lors d’une fin de semaine Cursillo ?

     Il n'est pas facile de dire exactement ce qui se passe pendant les trois jours du Cursillo.

     La première raison en est que, si on veut parler de la fin de semaine du Cursillo, il faut en parler comme d'une expérience. Or une expérience se communique mal en mots.

     Prenons un exemple... Pour vraiment découvrir et être ébloui par la beauté d'un vitrail, ne faut-il pas le contempler soi-même de l'intérieur?.. Comment faire apprécier ce vitrail à quelqu'un qui, placé à l'extérieur, n'aperçoit que les vitres ternes et les rayures de plomb?

    Il en va de même du Cursillo; en parler ne suffit pas. Quand on en parle, on a l'impression de ne pas traduire l'essentiel.

    Il y a plus, beaucoup plus. L'expérience du Cursillo est d'autant plus difficile à expliquer qu'elle touche au mystère de Dieu.

Qui peut prédire par quel élément du Cursillo la grâce fera son chemin, comment Dieu touchera telle personne dans ce qu'elle a de spécial et d'unique?

    Enfin, une troisième raison - moins profonde - qui fait hésiter d'en parler trop ouvertement c'est que la fin de semaine comporte un certain nombre de surprises agréables qu'il est préférable de taire pour garder à l'expérience toute sa fraîcheur et son dynamisme (son « punch »).

    Ceci dit, on peut quand même décrire brièvement comment les choses se passent extérieurement.

    La fin de semaine commence un jeudi soir et se termine le soir du dimanche suivant. Pendant ces trois jours, se déroule le « petit cours » (cursillo) sur les aspects fondamentaux du christianisme et de la vie chrétienne. Comme nous l'avons dit, le « cours » n'a rien d'un aspect académique. Il est à base de témoignages concrets donnés principalement par des laïcs et auxquels on réagit en équipes.

    Ces exposés et ces partages sont entremêlés de chants, de rires, de moments de détente et de prières. Toute la fin de semaine se déroule dans un climat de liberté, de respect les uns des autres et de chaleur humaine. Le temps passe sans qu'on s'en rende compte.

    Si certains arrivent le jeudi soir avec des inquiétudes et des réticences, rares sont ceux qui n'en sortent pas réjouis et transformés. C'est une expérience inoubliable.

    J’ai interrogé l’abbé Bernard Coulombe, prêtre accompagnateur du groupe « la communauté Ste-Thérèse et PaulVI » à Montréal. Ginette Labrie et René Villeneuve en est le couple responsable.

Comment est né votre groupe?
     Notre communauté est née vers 1975 dans le but de permettre aux candidats qui avaient vécu la fin de semaine d’initiation de poursuivre leur cheminement chrétien.

Quels sont vos principaux objectifs?
    Ce sont ceux poursuivis par les Cursillos : rencontre de soi, rencontre de Dieu et rencontre des autres.

Parlez-nous de votre communauté
    Environ une quinzaine de personnes font partie de notre groupe. L’âge des participants varie entre 25 et 70 ans. Les rencontres ont lieu au presbytère de la paroisse Ste-Germaine-Cousin, une fois par semaine. Depuis 4 ans, l’accent est mis sur la réunion de petits groupes d’environ 5 à 6 personnes qui font un partage de leur vécu à la lumière de l’Évangile.

L’accès est-il libre?
    Non. Le recrutement se fait par parrainage. L’accès est réservé aux cursillistes.

Comment ces rencontres permettent-elles de vivre la fraternité chrétienne?
    À chaque rencontre, les membres peuvent partager des nouvelles au sujet de leur famille. Nous portons dans la prière les besoins des uns et des autres. Le moment privilégié de la rencontre est la réunion de petits groupes qui partagent leur quotidien à la lumière de l’Évangile. La rencontre se termine par un moment de fraternité autour d’un café.

Comment les membres peuvent-ils relire leur expérience humaine et chrétienne à la lumière de la Parole de Dieu?
     La pédagogie du mouvement des Cursillos avec la triple rencontre de soi, des autres et de Dieu, nous ouvre à la connaissance et nous aide à vivre pleinement. Aussi, la méthode cursilliste du trépied : prière, étude et action est un puissant levier pour notre vie chrétienne. La prière nous permet d’intérioriser la Parole de Dieu. L’étude des milieux et de l’Évangile permet de faire le lien entre la Parole de Dieu et notre monde actuel. L’action nous aide à vivre en chrétiens engagés dans le monde d’aujourd’hui.

Quelle page neuve d’Évangile votre groupe est-il en train d’écrire?
    Je dirais que notre cheminement ressemble à celui des premiers Apôtres et disciples de Jésus. Nous sommes lents à comprendre et à croire, mais nous voulons continuer de suivre Jésus : Seigneur, à qui irions-nous? Tu as des paroles de vie éternelle (Jean 6, 68).

Pierre Alarie, bibliste
Montréal

Chronique précédente :
Le mouvement des Cursillos (1ère partie)