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Comprendre la Bible
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chronique du 11 mai 2012
 

Le bonheur des veuves

Le serpent d'Airain

Judith
Frederic Sandys, circa 1860
Huile sur panneau, 29,8 x 40 cm


Parler du bonheur d'une veuve paraît une contradiction. En effet la veuve est régulièrement associée dans l'Ancien Testament à l'orphelin et à l'étranger (Dt 18,20), qui sont misérables, sans protection.

     Dans la société orientale d'autrefois, l'individu n'avait qu'une seule sécurité : celle que son clan lui assurait. Selon la structure patriarcale de l'époque, le chef de la grande famille était le père. La femme acceptait, à son mariage, la tutelle protectrice de son mari, mais elle perdait celle de son père. Si son mari mourait, l'épouse n'avait plus de sécurité. Il en allait de même pour l'orphelin, qui n'avait plus de père, et pour l'étranger, qui n'avait pas de famille pour le protéger.

     La société manifeste son injustice dans l'oppression des faibles. Les fréquentes condamnations des crimes contre les veuves supposent que les prophètes dénonçaient une situation sociale révoltante. Les juges frustraient de leur droit les pauvres de mon peuple, pour faire des veuves leur proie et spolier les orphelins (Is 10,2; cf. Ps 94,6).

     Mais la veuve est sous la protection spéciale de Dieu, qui pourvoit à sa nourriture et à son vêtement (Dt 10,18). Aussi elle se confie dans le Seigneur (Jr 49,11), qui se déclare son père (Ps 68,6) et qui la soutient (Ps 146,9).

     Des veuves sont présentées comme des modèles, en contraste avec leur condition pénible : Judith (8,4-8), vers la fin de l'Ancien Testament, et Anne (Lc 2,36-38), au début du Nouveau Testament. Deux veuves sont l'objet d'une intervention inouïe du Seigneur : la résurrection du fils unique de la veuve de Naïm (Lc 7,11-17) et celle de Tabitha (Ac 9,36-42) sont des signes du bonheur éternel.

     Les veuves peuvent accueillir le bonheur proclamé par Jésus dans la béatitude fondamentale, la première du Sermon sur la montagne : Heureux, vous, les pauvres (Lc 6,20; Mt 5,3). Ne possédant rien, elles se tournent comme naturellement vers Dieu, leur seul espoir (1 Tm 5,5).

Jean-Louis d'Aragon

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Le serpent : symbole du mal ou de la résurrection ?