chronique du 16 mars 2012

Le travail du charpentier

Le Christ à la maison (L'atelier du charpentier)
John Everett Millais (1829–1896)
Huile sur toile, circa 1849, 864 x 1397 cm
Tate Britain, Londres
(photo : Wikimedia)

« N'est-ce pas lui le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon ?
Et ses soeurs ne vivent-elles pas ici parmi nous ? »
(Marc 6, 3)

Toute traduction est une approximation. Rendre le tektôn grec par « charpentier » en est un bon exemple. L’étude de l’utilisation du mot dans l’Ancien Testament grec (la Septante) ainsi que dans la littérature de l’époque révèle que l’ouvrier en question était, selon les exigences de son travail, parfois charpentier, parfois menuisier, parfois forgeron, parfois tailleur de pierres. En somme, un artisan. Il savait construire la charpente d’une maison, tailler les pierres pour en monter les murs, réparer une porte, faire un lit, une chaise, une table ou un coffre; façonner un joug ou le soc d’une charrue. Le tektôn d’un petit village était son homme à tout faire, fort, habile, inventif.

Dans le Nouveau Testament, le mot n’est dit que de Joseph et de Jésus. Mais jamais ne les voit-on en train d’exercer leur métier. Le mot « charpentier » est celui que la tradition a préféré pour le nommer. Il est utile parce qu’il nous permet de nous faire une idée du travail exercé par le Nazaréen, pourvu que nous nous souvenions que Jésus a aussi tout autant exercé le métier de forgeron que de tailleur de pierres. De plus, s’il était entouré de ses frères et beaux-frères, il est fort possible que, dans l’atelier familial, le travail ait été distribué selon les compétences de chacun.

André Myre

Article précédent :
Le retour d’Élie et la réincarnation