chronique du 7 septembre 2007 |
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Patriarches et toponymieJ’ai une question à propos des patriarches bibliques, plus précisément par rapport aux noms propres de leur entourage. Je vais prendre un exemple simple qui illustre la question : un frère d’Abraham s’appelle Harân. Mais c’est aussi le nom d’une ville. Y a-t-il une explication à cela? Quand j’avais fait des recherches sur ce sujet, il y a quelque temps, j’avais noté que l’on pouvait faire un rapprochement entre le nom propre d’autres personnages de l’entourage d’Abraham et d’une ville. Je pense qu’il s’agit de Térah (le père d’Abraham) et de Nahor, l’autre frère d’Abraham. Connaissez-vous une explication pour cela? J’ai consulté quelques bouquins à propos des patriarches, mais je n’ai rien trouvé comme réponse sur ce sujet. Mon hypothèse est que les patriarches sont des personnages historiques mais que leur entourage est mythologique. Mais je ne suis pas satisfait par cette réponse que je me suis faite. (Johan) Cela dit, le livre de la Genèse raconte justement la « genèse » du monde et du peuple d’Israël. Au sujet des villes, deux possibilités s’offraient. Soit que les fondateurs des villes leur transmettent leur nom, ce qui a toujours été fréquent dans l’histoire, soit qu’un nom de ville donne naissance à un réci t étiologique pour l’expliquer. Cette seconde possibilité n’est pas du tout à négliger. C’est ainsi que Béer-Shéba signifie en hébreu « puits du serment » ou « puits des sept » puisque le mot hébreu signifie ces deux choses. On a donc dans le livre de la Genèse un récit pour chacune de ces étymologies (Gn 21,25-34 ; 26,31-33). Laquelle était la bonne? Personne ne le sait et ça n’a aucune importance. Quant à la première possibilité, elle est fréquente aussi dans nos cultures : Alexandrie pour Alexandre le Grand, Césarée pour César, Daltoncity pour les Dalton dans Lucky Luke!, etc. Quelle est la situation pour Harân? Difficile à dire, mais il est aussi possible que le nom de la personne et de la ville n’aient rien de commun. La deuxième partie de la question est plus délicate. Dans le livre de la Genèse, on parlerait plus volontiers d’ancêtre éponyme, c’est-à-dire un ancêtre fondateur plus ou moins connu et plus ou moins idéalisé. La notion de « mythe » ne s’applique pas ici. Chronique précédente : |
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