chronique du 21 janvier 2005 | |||||
Guérisons
et discrétion Quand
Jésus guérissait les gens, pourquoi leur demandait-il de
ne pas raconter ce qu'il leur était arrivé (par exemple,
en Luc
8,56). Je me dit qu'ils devaient le dire
pour que plus de gens puissent croire. (Serge) Au niveau historique, les évangiles disent assez unanimement que Jésus n'a pas crié sur les toits sa véritable identité. Il n'a pas profité de sa qualité de « Fils de Dieu » pour conquérir le monde (voir les récits de tentation). Bien au contraire, Il l'a caché. Il servait Dieu et ne se servait pas lui-même. Il était, comme nous le rappelle les Écritures, « humble de coeur » (Mt 11,29). Au niveau rédactionnel, cette demande de silence de la part de Jésus a été interprétée de façon théologique. C'est ce que nous appelons « le secret messianique ». Ce secret signifie que l'on ne comprend vraiment la personne de Jésus qu'à partir de sa mort et sa résurrection. W. Wrede, en 1901, fut le premier exégète à démontrer, dans sa thèse de doctorat, que ce « secret » était en fait l'expression d'une lecture post-pascale de la communauté primitive qui reconnaissait dans ce que Jésus avait accompli, les oeuvres du Messie. Marc fait de ce « secret » le « ressort dramatique » de son Évangile, mais il est aussi présent dans les oeuvres de Matthieu et de Luc car, selon la théorie des deux sources, ces deux évangélistes se seraient inspirés de l'Évangile selon Marc pour écrire le leur. Cependant, Matthieu et Luc ne donnent pas à ce « secret » la place prépondérante qu'il a dans l'oeuvre de Marc. Yolande Girard Article précédent
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