chronique du 7 mai 2004 | |||||
Le sacrifice
des animaux dans l'Ancien Testament Pourquoi Exode 20,13 nous dit de ne point tuer, alors qu'on sacrifiait des animaux. N'est-ce pas une contradiction? J'apprécierais beaucoup une réponse. Charles. Vous faites référence à une partie du décalogue, traditionnellement appelé les « dix commandements » dans la version du livre de l'Exode (il y en a une autre en Dt 5,1-22 située dans un contexte différent). Votre question est typique d'un occidental du XXIe siècle, c'est-à-dire venant d'une société où l'écologie a pris une grande importance, peut-être trop grande d'ailleurs... typique d'une société où les petits animaux de compagnie remplacent l'ami manquant, ou encore rendent faciles des relations affectives difficiles avec ses propres semblables. Cela est très symptomatique! L'homme de la Bible, comme les hommes de beaucoup d'autres pays du monde aujourd'hui, ont toujours fait une claire distinction entre l'être humain et les animaux. Jamais il ne leur serait venu à l'esprit de mettre sur un quelconque pied d'égalité un être humain avec quelque animal que ce soit. Les animaux sont certes beaux et reflètent la gloire du Dieu créateur (cf. Gn 1; Ps 104; Siracide 42,15&endash;43,33), mais ils sont pour l'utilité de l'être humain (Gn 1,28-31). J'ai moi-même vu dans certain pays que les chiens ne servent qu'à garder les troupeaux et personne ne penserait à établir avec lui quelque lien « affectif » que ce soit. Notre société nord-américaine du XXIe siècle a souvent été qualifiée de « mêlée », et c'en est un signe si l'animal, aussi bon, aussi beau, aussi utile soit-il, est mis sur un pied d'égalité avec l'humain. Dans la Bible, l'être humain est invité à « gérer » la création et à l'utiliser pour son progrès et son bien-être (cf. Gn 1,26-31). Cela, évidement, ne signifie pas qu'il doive en abuser ou l'exploiter sans mesure. Nous en arrivons à votre question. Le commandement de ne pas tuer concerne évidemment les êtres humains et uniquement eux. Ce qui est condamné, c'est le meurtre. Tuer des animaux pour les manger est tout à fait légitime, les utiliser pour le culte sacrificiel aussi. J'ajouterais que ce n'est pas les mépriser du tout, au contraire. C'est parce que l'homme de la Bible reconnaît que la vie habite en eux qu'il peut justement les offrir à Dieu. L'animal sacrifié symbolise la vie que l'on offre à la divinité, la communion qu'on veut établir avec elle, puisque, dans la plupart des cas, la victime était en partie brûlée (= donnée à Dieu) et en partie mangée par les sacrificateurs. Une dernière chose. Votre question se termine par : « N'est-ce pas une contradiction? ». Si vous lisez la Bible en cherchant des contradictions, vous en trouverez partout et vous aurez raison. Mais vous allez manquer complètement le message. La Bible, et surtout l'Ancien Testament, n'a pas besoin d'un inquisiteur qui la scrute à la loupe mais d'un cur ouvert au message. Or, ce message s'est développé sur plusieurs siècles, à travers des hommes et des femmes qui vivaient dans les mêmes conditions que nous, vivaient les mêmes défis et les mêmes épreuves. Ils ont appris à connaître leur Dieu en tâtonnant et en essayant, comme nous. C'est pourquoi dans la Bible on peut à peu près trouver tout et n'importe quoi. Aussi il est important de voir l'évolution générale et les grandes lignes du message. Hervé Tremblay, OP
L'ascension ou l'exaltation de Jésus
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