chronique du 21 novembre 2003 | |||||
Joseph et Marie
face à la divinité de Jésus Je me pose des questions sur les parents de Jésus. Marie a reçu le message de l'ange et elle a accepté d'être la mère de Jésus. Joseph a accepté d'être son père adoptif. Mais comment se fait-il qu'ils ne comprenaient rien quand ils ont retrouvé Jésus et qu'il leur a dit : « Ne savez-vous pas que je m'occupe des affaires de mon père? » Il y a plein de passages dans le Nouveau Testament où Marie ne comprend rien. Pourtant l'ange lui avait dit qu'elle serait la mère du Fils de Dieu. Question de M. Lavoie. Les
évangiles ne doivent pas être lu comme un reportage de Radio-Canada...
Si la tradition a laissé quatre évangiles assez différents,
c'est que, dès l'origine, le message et la personne de Jésus
ont été interprétés et adaptés aux
communautés croyantes. Nos évangiles ne sont pas des récits
historiques. Il s'y mêle beaucoup de théologie. Vous n'avez
qu'à comparer les divers « genres littéraires »,
comme les paraboles, les récits de miracles, les discours, etc. Albercht Dürer Dans les évangiles de Matthieu et de Luc, il y a un bloc spécial qu'on appelle « les évangiles de l'enfance ». Si vous comparez le style de ces récits avec le reste des évangiles, vous constatez qu'il y des miracles partout, et que le climat général fait penser à un conte de fées. Si même vous comparez les récits de Matthieu avec ceux de Luc, il n'y a pas moyen de les accorder. Les commentateurs reconnaissent depuis longtemps qu'il n'y a pas grand chose d'historique dans les récits de l'enfance. Il faut lire chaque récit pour lui même et ne pas essayer de faire du concordisme avec les autres. Ainsi, pour prendre l'exemple de Luc, l'ange annonce sa mission à Marie, selon un genre littéraire bien connu et bien défini qu'on appelle « récit de vocation ». Joseph n'a pas de récit de vocation dans Luc, mais dans Matthieu qui, en bon juif, n'est préoccupé que par les hommes. L'épisode de Jésus à 12 ans perdu dans le temple veut simplement signifier que Jésus a atteint l'âge de raison et qu'il est conscient de sa mission. Les diverses incompréhensions signifient qu'on nage en plein mystère. Cela dit, ce n'est pas parce que les récits de l'enfance ne sont pas historiques qu'ils n'ont pas un enseignement à offrir. L'acceptation de Marie, son chant d'action de grâce, la visitation à Élisabeth, tous ces récits sont porteurs de sens pour les croyants. Quant au thème de l'incompréhension, il faut, encore une fois, faire appel à notre expérience commune. Nous savons dès maintenant bien des choses sur Dieu, mais cela ne nous empêche pas de ne pas comprendre le sens de ce qui nous arrive. Même si notre mission est claire, cela n'élimine pas les zones d'ombre et de doute. Quand on lit la Bible, Ancien ou Nouveau Testament, la question historique ou le concordisme entre les récits ou les livres ne sont vraiment pas les questions premières. Il faut plutôt rechercher ce que le Seigneur veut nous dire. Comment les événements se sont réellement passés nous échappera toujours. Hervé Tremblay, OP
Dieu vengeur? |
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