chronique du 12 novembre 1999 |
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Qu'est-ce qu'une synagogue? Comment s'y déroule la prière?Dans l'Évangile, il est souvent question de synagogues ou de chefs de la synagogue. D'où cela vient-il? Comment y vit-on la prière? L'origine des synagogues remonte, d'après l'opinion commune, à l'époque de l'Exil à Babylone. La synagogue a suppléé à l'absence du Temple et du culte qui s'y déroulait. Au retour de l'Exil, l'institution sera conservée et même développée, à la faveur de la restauration d'Esdras et de Néhémie et de l'activité des scribes. Les synagogues se répandirent rapidement en Palestine mais aussi dans les communautés juives installées à l'étranger. La synagogue est le plus souvent construite sur un point élevé, ou près d'un point d'eau ou d'une rivière. L'édifice est de forme rectangulaire et orienté vers Jérusalem. On conservait dans une niche les rouleaux de la Loi. Il y avait une estrade avec un pupitre où l'on faisait la lecture des Écritures et les commentaires. Les femmes occupaient des tribunes spéciales ou s'asseyaient à part dans la salle principale. Il y avait aussi des salles plus petites réservées à l'instruction des enfants. La synagogue servait ainsi d'école, et non seulement de lieu de culte.
Kfar Baram, en Galilée.
Façade méridionale de la synagogue, Le responsable de la synagogue était choisi parmi les anciens. Il portait le titre de « chef de synagogue ». C'est le cas entre autres de Jaïre (Mc 5,22). Le chef de synagogue assure l'organisation du service liturgique, désigne les lecteurs et invite des personnes qualifiées à faire l'homélie. C'est ainsi que Jésus, à Nazareth, sera invité par le chef de synagogue à faire la lecture et le commentaire d'un passage d'Isaïe (Lc 4,16-30). Il en sera de même pour Paul à la synagogue d'Antioche (Ac 13,15). Le chef de synagogue était assisté du hazzan, un genre de cérémoniaire qui remet au lecteur les rouleaux, dirige la prière et invite les prêtres présents à bénir le peuple. Il pouvait aussi remplir la fonction d'instituteur. Le service liturgique de la synagogue est organisé autour de la lecture de la Torah et des Prophètes (à partir du livre de Josué). Luc 4 et Actes 13,15 constituent de bons témoins de cette liturgie. Un cycle de lecture apparaît seulement aux IIe et IIIe siècles. En Palestine, on lisait d'abord au complet un extrait de la Torah en hébreu et on le traduisait ensuite en araméen. Cette traduction est appelée targum. En ce qui concerne l'extrait des prophètes, la traduction se faisait après chacune des phrases. Après la lecture de l'Écriture, on faisait l'homélie. Celle-ci s'appuyait sur d'autres textes de l'Écriture et sur des midrashim, genre de commentaires exégétiques. On faisait ainsi l'actualisation des Écritures. La récitation du Shema' (Dt 6,4-5) et des Dix-huit Bénédictions ouvrait la célébration. Celle-ci était clôturée par la bénédiction sacerdotale (Nb 6,22-26). La synagogue permit à la communauté juive de se rassembler, assura l'unité du judaïsme autour de la Torah et de ses maîtres, ainsi que sa survie jusqu'à nos jours. Source : Feuillet biblique 1542, 19 juin 1994. Article précédent
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